ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Obésité : activer une protéine pour brûler les graisses

Nature Communications

Obésité : activer une protéine pour brûler les graisses

Par Ambre Amias

Une protéine présente à la surface des gouttelettes de gras jouerait un rôle clé dans la destruction des graisses. Cette découverte pourrait mener à des traitements. 

luislouro/epictura

Une protéine retrouvée en abondance dans les muscles des athlètes d’endurance serait la solution miracle pour faire fondre les graisses, selon une étude américaine publiée la semaine dernière dans la revue scientifique Nature Communications.
Les chercheurs de l’Ecole de médecine de l’UT Southwestern estiment que cette découverte pourrait avoir des implications importantes dans le développement d’un traitement contre l’obésité ou le diabète de type 2.

Chez les personnes obèses ou en surpoids, l’excès de graisse a tendance à s’accumuler dans les tissus non spécialisés pour stocker le gras comme le cœur ou le foie. Une accumulation qui peut entraîner un dysfonctionnement de ces organes, rappelle le Dr Perry Bickel, professeur de médecine interne et chef du département d’endocrinologie a l’UT Southwestern. De fait, l’excédent de graisse sature le métabolisme et conduit à l’émergence de maladies graves comme le diabète de type 2. 
Eliminer cette quantité excessive de matière grasse est donc une priorité pour que l’organisme continue à fonctionner correctement. Les chercheurs américains se sont donc attelés à la recherche d’une molécule capable d’activer la destruction du gras.


Stimulation de la fonte des graisses

Ils se sont alors concentrés sur les athlètes d’endurance car ils stockent autant de gras dans leurs muscles que les personnes obèses. Ils ont découvert que ces derniers présentaient des niveaux très élevés d’une protéine spécifique appelée périlipine 5 à la surface des gouttelettes de gras. La présence de cette molécule expliquerait pourquoi les sportifs peuvent stocker beaucoup de gras sans être victimes des effets toxiques.

Pour comprendre le fonctionnement de cette protéine, les scientifiques ont cultivé des cellules en laboratoire. Ils ont alors découvert qu’en stimulant le destockage du gras, péripiline 5 active une autre protéine appelée PGC-1α pour brûler les graisses.

Pour les chercheurs, cette découverte pourrait mener à une nouvelle approche pour traiter l’obésité en développant un médicament mimant l’effet de péripiline 5. L’équipe continue actuellement ces travaux chez des modèles de rongeurs pour mieux comprendre le rôle de cette protéine.