Les femmes exposées à de fortes chaleurs ou au grand froid durant leur grossesse auraient un risque élevé d’accoucher prématurément, suggère une étude américaine parue ce mercredi dans la revue Environmental Health Perspectives.
Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs des Instituts américains de la santé (NIH) se sont appuyés sur 223 375 dossiers médicaux de femmes enceintes suivies dans 12 maternités américaines ainsi que sur les bulletins météorologiques des périodes étudiées. Ils ont également pris en compte la durée d’exposition à ces températures extrêmes et les facteurs de risque d’un accouchement prématuré comme le tabac ou l’alcool.
Leur analyse montre que l’exposition à des températures très élevées augmente plus le risque d’accoucher avant la 35e semaine de grossesse que les températures très froides. Une différence qui pourrait être liée au fait que l’on puisse plus facilement se protéger du froid que des fortes chaleurs, supposent les chercheurs.
Un risque compris entre 6 et 20 %
Toutefois, le froid semble aussi jouer un rôle néfaste surtout au début de la grossesse. En effet, les femmes enceintes ayant enduré des températures glaciales durant les 7 premières semaines ont 20 % plus de risque d’accoucher avant la 34e semaine de grossesse.
En revanche, les fortes chaleurs ou la canicule augmentent le risque de naissance prématurée tout au long de la grossesse de 6 à 21 %.
« Nos travaux indiquent qu’il faut être très prudent lorsque l’on minimise les effets des températures extrêmes au cours de la grossesse, commente Pauline Mendola, épidémiologiste au NIH et responsable des travaux. D’autant que les vagues de canicules vont se multiplier dans les années à venir en raison du réchauffement climatique.
Ainsi, à en croire ces travaux, le taux de naissances prématurées pourrait continuer à augmenter au cours des prochaines années. En France, près de 60 000 enfants naissent avant terme chaque année. Nés trop tôt, ces enfants fragiles devront bénéficier de soins adaptés pour que leurs organes encore immatures se développent le plus possible. Mais de nombreux efforts sont encore à réaliser pour offrir à ces tout-petits la chance de grandir comme les autres.