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Voie thérapeutique

Alzheimer : un anticorps détruit les plaques amyloïdes

Par Anne-Laure Lebrun

Un anticorps dirigé contre les plaques amyloïdes, lésions responsables de la maladie d'Alzheimer, permet d'éliminer la quasi-totalité de ces protéines au bout d'un an. 

lightsource/epictura

L’immunothérapie pourra-t-elle contrer la progression de la maladie d’Alzheimer ? L’espoir est en tout cas permis. Un anticorps monoclonal, l’aducanumab, dirigé contre les plaques amyloïdes est capable d’éliminer ces accumulations de protéines dans le cerveau des malades, révèle une étude menée par l’université de Zurich (Suisse) et publiée ce mercredi dans la revue Nature.

Bien que les causes de cette maladie neurodégénérative soient encore inconnues, il est établi qu’elle est causée par un dépôt progressif de protéines amyloïdes autour des neurones 10 à 15 avant l’apparition des premiers symptômes. Ces accumulations anormales ne sont pas détruites par les globules blancs comme elles le devraient. Stimuler le système immunitaire pour ralentir la formation de ces agrégats est donc devenue une piste sérieuse de recherche.

Plusieurs équipes scientifiques se sont attelées à la création d’anticorps capables d’activer une réponse immunitaire. En collaboration avec la société de biotechnologie Biogen, les chercheurs de l’université de Zurich ont mis au point l’aducanumab à partir de prélèvements sanguins réalisés chez des centenaires ne présentant aucun déclin cognitif.


Ralentissement du déclin cognitif

Le traitement expérimental a été testé chez 165 patients souffrant d’un stade précoce de la maladie. Après un an de traitement, la quasi-totalité des plaques amyloïdes a disparu chez les patients ayant reçu la plus forte dose d’anticorps. « Les résultats de cet essai clinique nous rendent optimistes sur notre capacité à traiter la maladie d’Alzheimer. L’effet de cet anticorps est très impressionnant, se réjouit le Pr Roger Nitsch, de l’Institut de médecine régénérative à l’université de Zurich (Suisse).

Des bénéfices également observés sur le plan clinique. « Alors que les patients du groupe placebo ont présenté un déclin cognitif, les fonctions intellectuelles des volontaires recevant l’anticorps se sont maintenues », ajoute l’auteur.

Cette thérapie prometteuse fait actuellement l’objet de deux essais cliniques de phase 3 afin d’évaluer son efficacité et la balance bénéfices/risques. Plus de 2 700 patients atteints d’un stade précoce pris en charge dans 300 centres spécialisés de 20 pays d’Amérique du Nord, Europe, Asie devraient y participer.