Elle a pris sa plume pour sensibiliser l’opinion publique. L’écrivain et journaliste Nicola Clark a raconté son histoire dans une tribune publiée dans le Guardian. Son récit, c’est celui d’une femme diagnostiquée autiste à l’âge de 40 ans. Une annonce qui, paradoxalement, lui a apporté un immense soulagement.
Nicola Clark est mère de deux jeunes filles elles-mêmes atteintes d’autisme. Une situation qui l’a menée à s’interroger sur sa propre condition. Enfant, raconte-t-elle, elle avait besoin qu’on lui explique les émotions et le comportement des autres. Elle préférait s’isoler que s’amuser avec ses camarades, et manifestait une forte sensibilité aux odeurs.
La quadragénaire dit avoir « toujours su être atteinte d’autisme ». Son mari, sa fille aînée et sa mère étaient eux aussi persuadés. Mais le corps médical, lui, a mis bien du temps à le découvrir. A 40 ans, « quand le diagnostic est arrivé, j’ai pleuré de soulagement. Toute ma vie, j’avais eu l’impression de livrer une bataille et de devoir prouver que je n’étais pas folle », écrit-elle.
Thank you to everyone still sharing this and still sending me fantastically kind feedback. Xx https://t.co/e9A2KqabWi
— nickyclark (@MrsNickyClark) September 1, 2016
Sous-diagnostic des filles
A travers sa tribune, la femme de lettres souhaite justement sensibiliser patients et médecins sur ces problèmes pouvant mener à une errance diagnostique. « Si vous êtes une femme, le risque d’un mauvais diagnostic initial est plus important car il y a de fortes chances que vous ayez développé une vraie capacité à dissimuler des aspects de votre personnalité que la société vous a expliqué être inacceptables. On attend des petites filles qu’elles soient obéissantes, alors elles étouffent ou internalisent tout signe qui pourrait indiquer qu’elles sont autistes », insiste Nicola Clark.
Une étude britannique menée en 2012 semble lui donner raison. Elle montre en effet que 41 % des femmes autistes ont initialement reçu un autre diagnostic, contre seulement 30 % chez les hommes. Par ailleurs, à l’âge de 11 ans, 50 % des garçons atteints du syndrome d’Asperger avaient été diagnostiqués, contre seulement 20 % des filles.