Les recommandations générales adressées aux couples qui souhaitent procréer stipulent souvent d’abandonner toute consommation d’alcool. Une étude danoise publiée dans la revue BMJ confirme que les femmes présentant une consommation élevée, soit plus de 14 doses par semaine, ont plus de mal à tomber enceinte.
Les chercheurs ont suivi les tentatives de procréation de plus de 6 000 Danoises âgées de 21 à 45 ans pendant un an, ou jusqu’à ce qu’elles tombent enceintes. Celles buvant plus de 14 verres par jour réussissaient pour 12 % de leurs cycles menstruels contre 17 % pour les femmes ne buvant pas.
Un verre, ça va
L’étude tempère cependant la règle. Les résultats montrent qu’il n’y a pas de différence entre les femmes buvant modérément, et les abstinentes. L’alcool ne serait donc un problème pour la fertilité que pour les grandes consommatrices.
« Les résultats sont plutôt rassurants, car ils montrent que l’abstinence totale n’est pas forcément nécessaire pour maximiser les chances de conception, explique Annie Britton de l’University College London (Royaume-Uni), dont l’éditorial accompagne la publication. Si l’alcool est consommé avec modération, il ne semble pas affecter la fertilité. »
Pas de binge drinking
Elle ajoute qu’il est opportun d’éviter le binge drinking, pour deux raisons : cette pratique perturbe les cycles menstruels et pourrait endommager le fœtus dans le cas où la femme serait en début de grossesse sans le savoir. « Si un couple fait face à des problèmes de conception, il est quand même recommandé aux deux partenaires de diminuer la consommation d’alcool », conclut-elle.
Les chercheurs apportent quelques réserves à leurs observations. Leur étude ne tient en effet compte ni de la manière de consommer l’alcool – consommation régulière ou binge drinking – ni du taux d’alcoolisation des partenaires masculins, qui pourraient à eux deux influencer les résultats.
Dans les pays développés, un quart des couples ne parviennent pas à concevoir dans l’année suivant la première tentative.