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Protection

Asthme : l'allaitement protège les enfants prédisposés

Par Anne-Laure Lebrun

Si les enfants porteurs de modifications génétiques favorables à l'asthme étaient allaités au cours de leur première année de vie, leur risque serait réduit de 27 %. 

Juan_G_Aunion/epictura
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Les enfants ayant des prédispositions génétiques pour l’asthme pourraient être protégés contre cette maladie respiratoire s’ils étaient nourris au sein, indique une étude présentée ce dimanche au Congrès annuel de la Société européenne de pneumologie. L’allaitement au cours de la première année de vie réduirait, en effet, de 27 % le risque génétique de l’asthme.

De précédents travaux ont montré que certains facteurs environnementaux pouvaient modifier les profils génétiques favorables à l’apparition de l’asthme. Les chercheurs de l’université de Bâle (Suisse) ont voulu savoir si l’allaitement, connu pour réduire les risques d’allergies, pouvait lui aussi jouer un rôle un protecteur durant l’enfance.

L’équipe a alors examiné 368 enfants suivis dans le cadre d’une cohorte étudiant le développement de leurs poumons. Ils ont noté la sévérité et la fréquence des crises d’asthme, la durée de l’allaitement. Ils ont également effectué des tests génétiques afin d’identifier les enfants porteurs du gène 17q21. Ces derniers ont un risque accru de développer une respiration sifflante, en particulier en cas d’exposition à des facteurs environnementaux comme les polluants domestiques (tabac, produits d’entretien) ou atmosphériques (particules diesel).


L'interaction gène-environnement modifiée

Les résultats montrent que les enfants porteurs de ce variant génétique nourris au sein ont un risque d’asthme réduit de 27 % par rapport à ceux qui ont reçu des biberons de lait premier âge.

« Nous comprenons de mieux en mieux l’interaction gène-environnement dans le développement de l’asthme. Notre étude met en évidence que celle-ci peut être modifiée par l’allaitement, explique le Dr Olga Gorlanova, de l'hôpital universitaire pédiatrique de Bâle. C’est la première fois que nous sommes capables de montrer que l’effet du variant génétique 17q21 sur les systèmes respiratoires au cours de la première année de vie dépend du mode d’alimentation ».
Ces résultats devront cependant être confirmés et répliqués dans une autre cohorte d’enfants, souligne la chercheuse.