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QUESTION D'ACTU

Risque accru de décès

Infarctus : un tiers des patients sont mal diagnostiqués

Lors d'un infarctus, un patient sur trois est mal pris en charge à cause d'un diagnostic erroné. Les femmes et les insuffisants cardiaques ont plus de risques que les autres patients.

Infarctus : un tiers des patients sont mal diagnostiqués imagepointfr/epictura




Près d’un tiers des personnes victimes d’un infarctus du myocarde sont mal diagnostiquées à leur arrivée à l’hôpital, suggère une vaste étude britannique publiée dans European Heart Journal. Ce sont surtout les femmes et les insuffisants cardiaques de plus de 80 ans qui sont victimes de mauvais diagnostics. Résultat : ils ne bénéficient pas des soins appropriés et ont un risque accru de décéder à la suite de leur crise cardiaque.

Les chercheurs de l’université de Leeds, en collaboration avec plusieurs instituts de recherche britanniques, ont analysé les dossiers médicaux de plus de 600 000 patients admis dans 243 établissements de santé d’Angleterre et du Pays de Galles pour un infarctus entre avril 2004 et mars 2013.

Les auteurs rappellent qu’il existe 2 types d’infarctus, que l’on peut distinguer à l’aide de l’électrocardiogramme : l’un provoque une élévation du segment ST qui indique l'obstruation d’une artère du cœur (appelé STEMI), tandis que l’autre n’a pas cette modification (NSTEMI). Les infarctus NSTEMI sont les plus fréquents et les plus difficiles à diagnostiquer. De ce diagnostic dépend le choix du traitement. Pour les premiers, une prise en charge précoce comprendra un traitement par anticoagulants ainsi qu’une intervention (thrombolyse) pour déboucher l’artère. Pour les autres, le traitement sera médicamenteux avec des antiagrégants et des anticoagulants. Mais cette récente étude montre que, dans un cas sur trois, les médecins n’ont pas réussi à poser le bon diagnostic au début de la prise en charge.

  

 

Les femmes moins bien diagnostiquées

Les scientifiques britanniques montrent en effet que les patients atteints d’un infarctus NSTEMI sont les plus susceptibles d’être mal diagnostiqués. Ils dégagent 3 facteurs pouvant expliquer ces erreurs : l’âge élevé des patients (plus de 80 ans), le sexe et des résultats atypiques aux examens. En effet, ils mettent en évidence que les femmes ont plus de 40 % de risques d’être mal diagnostiquées par rapport aux hommes.

Des travaux précédents ont déjà illustré cette difficulté en soulevant que la gente féminine ne présente pas les mêmes symptômes que les hommes. Chez ces derniers, une douleur dans le thorax qui irradie dans le bras gauche jusqu’à la mâchoire évoque un infarctus, tandis que les femmes se plaindront plutôt d’essoufflement ou de douleurs gastriques (voir la vidéo ci dessous).

 

 

Des décès évitables

Pour les patients, ces diagnostics erronés sont une réelle perte de chance à la fois en termes de guérison mais également de survie. De fait, sur les 389 000 patients victimes d’un infarctus NSTEMI, près de 114 000 sont morts un an après l’attaque. Un tiers d’entre eux auraient pu être sauvés s’ils avaient reçu le traitement adéquat, comme la prise immédiate d’aspirine.

Dans l’ensemble, si les 3,3 % des patients atteints de STEMI et les 17,9 % des patients atteints de NSTEMI ayant reçu un mauvais diagnostic avaient été mieux orientés, plus de 250 décès auraient pu être évités, selon le calcul des chercheurs.

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