Pendant la grossesse, aucune goutte d’alcool ne doit être ingérée. Une règle simple que suivent trop peu de femmes. Une sur quatre (23 %) boit des boissons alcoolisées en dépit des risques. Ainsi, 8 000 nouveau-nés voient le jour chaque année avec un syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF). En prévention de la journée mondiale de sensibilisation qui lui est consacrée ce 9 septembre, Santé Publique France, l'agence sanitaire, organise une campagne d’information. Elle rappelle les règles aux concernées.
Zéro alcool
« Vous buvez un peu, il boit beaucoup. » Le slogan adopté cette année par l’agence nationale de santé publique rappelle les effets d’une alcoolisation sur le fœtus. Retard de croissance, malformations physiques, atteintes du système nerveux central… Les conséquences sont lourdes même à long terme. La plus sévère est le syndrome d’alcoolisation fœtale, plus rare que les autres troubles. Le Q.I. moyen d’un enfant qui souffre de SAF est de 67, et il présente un faciès particulier.
Avec sa nouvelle campagne, ciblée sur les médias parentaux et les maternités, Santé Publique France veut renforcer l’information. « En France, le risque lié à la consommation d’alcool pendant la grossesse reste très flou dans les esprits, et le "zéro alcool pendant la grossesse" n’est pas toujours compris comme une abstinence totale ni perçu comme une absolue nécessité », souligne l’Agence dans un communiqué. La règle est pourtant simple.
Le message passe mal
Mais encore trop peu de Français ont intégré ce précepte. Interrogés en 2015 par l’institut BVA, 25 % des sondés seulement ont affirmé qu’aucune consommation d’alcool n’était sûre pour le fœtus.
Alcool Info Service se mobilise aussi toute l’année pour réduire la consommation d’alcool chez les femmes enceintes. Plusieurs questions sont abordées à ce sujet sur leur site. Il suggère notamment aux femmes dépendantes de commencer par réduire leur ingestion de boissons alcoolisées et propose une mise en relation avec des équipes spécialisées.
Des altérations génétiques marquées
Les enfants atteints des troubles du spectre de l’alcoolisation fœtale (TSAF) souffrent d’altérations génétiques. Une étude canadienne, menée sur 110 jeunes patients, a révélé des modifications de la méthylation de l’ADN, qui influence l’expression des gènes. Des différences marquées émergent par rapport aux enfants qui n’ont pas été exposés à de l’alcool pendant leur gestation. L’étude, parue dans Epigenetics & Chromatin, identifie aussi les portions du code génétique qui sont touchées. Elles ont une influence sur le développement neurologique.