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Après un passage aux urgences

Hôpital : 10 % des patients ne sont pas admis dans le bon service

Par Julian Prial

Trouver un lit après un passage aux urgences est compliqué. A tel point que certains patients sont admis dans des services inadéquats pour leur pathologie.

vilevi/epictura
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Entre le 11 juin 2013 à 8 heures et le lendemain à la même heure, 52 000 patients se sont rendus dans des services d’urgence français. 10 400 d’entre eux ont ensuite été hospitalisés, note un rapport de la Drees (1) publié ce mercredi.

Mais en fonction du lieu où ils se sont rendus, tous ces patients n’ont pas eu droit à la même prise en charge. Trouver un lit après les urgences serait une tâche plus facile pour les petits établissements hospitaliers.

La Drees révèle tout d’abord que seulement un passage aux urgences sur cinq est suivi d’une hospitalisation. Dans 80 % des cas, une place est disponible dans le premier service appelé. Mais dans un cas sur cinq, il faut appeler plusieurs services pour trouver un lit au patient.

Un tiers des +85 ans peinent à trouver un lit

C’est surtout le cas lorsque le patient s’est rendu dans un point d’accueil des urgences de forte affluence (24 %), ou lorsqu’il est âgé. Par exemple, pour un tiers des plus de 85 ans, cinq appels ont été nécessaires pour qu’ils trouvent un lit, en particulier dans les services de médecine.

Les raisons sont multiples. Pour 12 % des patients, l’hospitalisation ne peut être réalisée dans l’établissement d’origine et nécessite un transfert, motivé par un défaut de plateau technique dans près de deux tiers des cas.

Ces établissements qui reçoivent les patients transférés pour défaut de plateau technique sont plus souvent publics, précise la Drees. Concernant les patients âgés, ils sont autant transférés pour insuffisance du plateau technique que pour manque de place dans l’établissement. Ce dernier point est d’autant plus problématique que les patients des urgences pour lesquels une hospitalisation est nécessaire sont justement les plus âgés. Les plus de 75 ans représentent même le tiers de ces malades.

Source : Drees 


10 % des patients dans le mauvais service

Comme explications, ces enquêteurs écrivent : « Les services d’urgence de forte affluence sont plus souvent situés dans des établissements où les taux d’occupation de lits sont plus élevés, ce qui peut expliquer des difficultés d’aval. Toutes choses égales par ailleurs, il est plus difficile d’obtenir une place dans les services de médecine que dans les services de chirurgie, et dans les centres hospitaliers régionaux universitaires (CHRU) que dans les autres établissements publics », ajoutent-ils.

Enfin, parmi les personnes hospitalisées dans l’établissement où elles ont eu recours au service des urgences, une sur dix n’est pas hospitalisée dans un service adapté à sa pathologie, d’après l’équipe des urgences qui les a prises en charge initialement.

Les motifs de recours des patients hospitalisés 

Les motifs de recours des patients hospitalisés après un passage aux urgences sont sont assez diversifiés : 16 % ont consulté le service des urgences pour des motifs gastro-entérologiques (principalement des douleurs abdominales), 14 % pour des motifs traumatologiques et 13 % pour des motifs cardiovasculaires. 
Pour les patients non hospitalisés, le principal motif de recours est avant tout traumatique (39 %).

 

(1) La Direction de la Recherche, des Etudes, de l'Evaluation et des Statistiques