Gwyneth Paltrow aurait-elle gagné sa croisade contre le gluten ? L’actrice et auteur du très consulté blog Goop et d’un livre dédié au régime sans gluten a en tout cas fait des émules. Aux Etats-Unis, le nombre de personnes évitant tout aliment contenant ce mélange de protéines augmente fortement depuis 2009. Une privation qui n’a pas vraiment de raison médicale, d’après une étude parue dans le JAMA Internal Medicine. La part de la population atteinte de maladie cœliaque, elle, reste stable.
Une véritable explosion
Les chercheurs s’appuient sur les sondages sanitaires réalisés à l’échelle des Etats-Unis. Ils ont rassemblé les dossiers de 22 278 personnes de 6 ans et plus qui se sont soumises à un test sanguin pour confirmer une maladie cœliaque. Les résultats confirment les affirmations des médecins : le nombre de patients n’évolue pas vraiment entre 2009 et 2014. Il varie de 0,6 % à 0,77 % de la population.
Les adeptes du régime sans gluten qui sont en bonne santé, en revanche, sont bien plus nombreux. D’abord marginaux, ces consommateurs se sont fait plus présents dans les questionnaires : ils sont passés de 0,52 % à 1,69 %.
Pas toujours plus sain
Ces réponses reflètent bien les choix du reste de la population américaine en matière d’alimentation. Le « boom » du sans gluten est donc bien réel. Plusieurs facteurs expliquent cette évolution massive, selon les auteurs. La perception sociale d’un régime plus sain arrive en tête des explications. Il faut dire que diverses célébrités ont activement milité pour cette forme d’alimentation, censée améliorer la santé générale.
En réalité, ces arguments peuvent être en partie erronés. Le blé est souvent remplacé par du riz, riche en arsenic. Une étude réalisée par 60 millions de consommateurs a aussi montré que le profil nutritionnel de ces aliments n’est pas forcément meilleur. En l’absence de gluten, la proportion des émulsifiants et des épaississants augmente. Dans le cas d’un paquet de pâtes, par exemple, jusqu’à cinq ingrédients sont nécessaires contre deux avec du gluten. Les produits sont aussi plus pauvres en protéines.
Un penchant facilité par la mise à disposition accrue de produits dans le rayon sans gluten – souvent apparenté au rayon diététique. La tendance naturelle à l’autodiagnostic se rajoute à ce phénomène. De plus en plus de gens se décrètent intolérants au gluten… alors qu’ils ne présentent pas les signes typiques d’une maladie cœliaque.