La ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche a annoncé, mercredi 31 août 2016, lors de la soirée de l'université d'été de la conférence des présidents d'université (CPU), que 30 millions d'euros seraient consacrés à la « sécurisation technique ou humaine » des universités. Des fonds dont la provenance a soulevé un tollé. Ils sont en effet issus des Fonds d’insertion des personnes handicapées dans les fonctions publiques (FIPHFP), que les universités seront dispensées de verser cette année. « Une nouvelle ponction inacceptable », a aussitôt réagi la Fédération Nationale des Accidentés du Travail et des Handicapés (FNATH).
Dans un communiqué publié mardi, elle écrit : « Cette décision traduit le peu d’intérêt que porte le ministère de l’éducation nationale à l’emploi des travailleurs handicapés, alors même que ce ministère a obtenu depuis de nombreuses années déjà des dérogations ».
500 000 handicapés en recherche d'emploi
Cette ponction est la troisième en trois ans sur ce poste, ce qui fait un manque à gagner de 90 millions, rappelle de son côté l'Association des Paralysés de France (APF). Elle dénonce donc ce nouveau coup porté à l’emploi des personnes en situation de handicap par le gouvernement. Cela alors que plus de 500 000 personnes en situation de handicap sont en recherche d’emploi (+130 % en 7 ans), un record. A ce sujet, l'association épingle d'ailleurs les universités qui emploient « seulement 1,6 % de travailleurs en situation de handicap – au lieu des 6 % légalement requis ».
« Trop c’est trop », écrit donc l’APF qui s'inquiétait déjà des dizaines de millions d’euros manquants dans les caisses de ce fonds. « En raison de ces exonérations, les recettes de la collecte du FIPHFP sont inférieures à ses dépenses depuis plusieurs années ! »
Et il faut ajouter encore à cette somme les 29 millions d’euros qui sont ponctionnés, chaque année, auprès du FIPHFP et de l’Agefiph pour financer des emplois aidés pour tous, et non pas des aides spécifiques pour les personnes en situation de handicap. Face à cette situation, l’APF demande au gouvernement de se saisir enfin de « cette question prioritaire et d’apporter des réponses concrètes, en urgence, aux personnes en situation de handicap ».