« Mon genou recommence à me faire mal, c’est sûrement le temps ». Nous avons tous déjà entendu un membre de notre entourage charger la météo de tous ses maux. Mais ce lien entre humidité et douleurs chroniques est-il un mythe ? La mauvaise météo agit-elle vraiment sur les rhumatismes ?
Pour tenter de comprendre ce curieux phénomène, des chercheurs de l’université de Manchester ont créé le projet « Cloudy with a Chance of Pain », dont les résultats préliminaires ont été présentés ce mercredi lors du Festival britannique de la science.
Durant 9 mois, plus de 9 000 participants ont enregistré chaque jour leurs symptômes sur une application mobile développée pour l’occasion. En parallèle, l’application a collecté toutes les heures les données météorologiques de 3 villes britanniques (Leeds, Norwich et Londres).
Des résultats à confirmer
Les premières observations montrent que plus le nombre de jours ensoleillés augmente entre février et avril, moins les personnes souffrant de douleurs chroniques se plaignent. En revanche, les chercheurs ont observé une augmentation des douleurs en juin lorsque le taux d’humidité s’est accru et que le soleil s’est fait plus rare.
Pour le Pr Will Dixon, professeur d’épidémiologie digitale à l’université de Manchester, ces premiers résultats sont encourageants mais ils ne pourront être concluants que si le nombre de participants augmente. Il appelle donc les personnes souffrant de douleurs chroniques à participer à ces travaux qui devraient durer encore 9 mois.
De nombreuses études se sont penchées sur ce lien entre climat et douleur. Les résultats sont contradictoires : une partie des publications avance qu’il n’existe pas de corrélation, tandis que l’autre confirme les dires des patients. Pour certains spécialistes de la douleur et rhumatologues, l’absence de preuves ne signifie pas que le lien est impossible, seulement qu’il est imperceptible et échappe encore aux scientifiques.