La planète suffoque, son économie s’étouffe. En 2013, 5,5 millions de décès prématurés sont attribuables à la pollution de l’air, soit un décès sur 10 dans le monde. Des morts évitables qui pèsent lourd sur l’économie mondiale, indique un rapport de la Banque mondiale rendu public ce jeudi.
Aussi bien à l’échelle mondiale qu’à celle d’un pays, la pollution de l’air est devenue une menace pour la santé humaine. Près de 9 personnes sur 10 vivent aujourd’hui dans une région où elle dépasse les seuils de qualité de l’air fixés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ce sont surtout les pays en développement qui en sont les principales victimes : la quasi-totalité des décès y sont recensés.
Plus inquiétant, les enfants de moins de 5 ans vivant dans ces pays ont 60 fois plus de risques de mourir des conséquences de la pollution que ceux des pays riches. En cause : la place encore trop importante de combustibles polluants comme le charbon, les déjections animales ou les résidus agricoles qui augmentent la pollution de l’air intérieur.
225 milliards de pertes de revenus
Mais à en croire ce nouveau rapport de la Banque mondiale, la pollution atmosphérique n’est pas seulement la cause de décès ou de maladies graves, elle est aussi un frein à l’économie mondiale. Selon les estimations de 2013, la pollution de l’air a coûté 225 milliards de dollars en perte de revenus, ou quelque 5 110 milliards en perte de bien-être (dépenses médicales, perte de revenus liée aux arrêts maladies, dégradation de la santé…). « C’est l’équivalent du produit intérieur brut de l’Inde, du Canada et du Mexique réunis, ce qui incite à réfléchir », commentent les auteurs de ce rapport.
Là encore, ce sont les régions dont la croissance s’envole qui payent le prix fort. Les pertes en bien-être en Asie du Sud-Est et Pacifique ont coûté plus de 7 % de leur produit intérieur brut, contre 5 % en Europe et Asie Centrale et 2,8 % en Amérique du Nord. « Pays après pays, le coût de la pollution en vies humaines et sur la qualité de vie est trop élevé. Nous devons travailler ensemble pour le réduire », écrivent les auteurs, rappelant que cela ne pourra être fait qu’en améliorant la qualité de l’air.