Chaque année, 50 à 60 000 bébés voient le jour trop tôt en France. Une naissance prématurée qui affecte la santé du nouveau-né sur le long terme. L’ampleur du phénomène est détaillée dans une nouvelle étude. Réalisée par l’université McMaster (Canada), et parue dans Pediatrics, elle montre que les adultes nés avec un très faible poids sont en moins bonne santé que les autres.
Composition corporelle, glycémie, pression artérielle… Les effets de la prématurité sont larges. C’est ce que montre le suivi à très long terme de 100 adultes de faible poids à leur naissance (500-1000 grammes) et de 89 adultes de poids normal. Tous nés entre 1977 et 1982, ils ont rencontré les chercheurs à de multiples reprises durant leur enfance, à l’adolescence et lorsqu’ils sont devenus de jeunes adultes.
Plus de pré-diabète
Les prématurés et les enfants nés à terme ne se ressemblent pas : voilà ce qu’on peut conclure de ces travaux. Rien que la composition de leur corps varie. Dans le premier cas, l’accumulation de graisse est plus fréquente, à la différence de la masse musculaire maigre. Et ça n’est pas le seul paramètre sur lequel les volontaires nés trop tôt étaient défavorisés : ils sont aussi plus nombreux à présenter un pré-diabète, une hypertension artérielle ou encore une glycémie déséquilibrée.
Egalement moins grands, les prématurés déclarent bénéficier d’une moins bonne qualité de vie. La même équipe a publié une étude plus tôt dans le mois de septembre, parue dans le Journal of Pediatrics cette fois. Elle montre que la « qualité de vie liée à la santé » est dégradée chez les personnes à petit poids de naissance par rapport aux autres. Un bilan d’autant plus dommageable qu’à court terme, la prise en charge des prématurés s’est largement améliorée d’après l’Inserm.