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Règle des 5 secondes

Bactéries : aliment tombé, aliment contaminé

Par Raphaëlle Maruchitch

Lorsqu’un aliment tombe par terre, le ramasser rapidement n’évite pas la contamination bactérienne, contrairement à la croyance largement répandue.

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Tout le monde a déjà connu la frustration de laisser tomber un délicieux aliment par terre au moment de le porter à sa bouche… Et presque tout le monde s’est déjà interrogé afin de déterminer s'il restait mangeable ou non. Selon la « règle des cinq secondes », il serait possible de rattraper l'accident, si tant est, donc, qu'on le ramasse assez vite. Ce laps de temps court est réputé pour ne pas laisser le temps aux bactéries de contaminer l'aliment. Mais une étude menée à l'université Rutgers (Etats-Unis), et publiée dans la revue Applied and Environmental Microbiology risque bien de mettre fin cette croyance populaire, particulièrement ancrée chez nos voisins anglais.

Une contamination immédiate

Pour mener leurs travaux, les chercheurs ont testé quatre différentes surfaces et quatre aliments différents : du melon, du pain, du pain beurré et un bonbon gélatineux. Ils ont aussi expérimenté quatre temps de contact (moins d’une seconde, cinq secondes, 30 secondes et 300 secondes).

Les résultats indiquent que c’est le melon qui se contamine le plus rapidement, et le bonbon qui résiste le plus. Si l’aliment est contaminé quel que soit le temps qu’il reste à terre, il faut cependant préciser que le temps de contact avec le sol est proportionnelle à la quantité de bactérie transférée.

En ce sens, la règle des cinq secondes n’avait pas vu complètement fausse. L’un des auteurs de la publication a conclu en disant que cette règle pouvait être considérée comme une simplification de ce qui se passe dans la réalité. Et de rappeler : « les bactéries peuvent contaminer instantanément ».

Plusieurs études sur le sujet

Le débat passionne très sérieusement. Au point qu’une fiche wikipédia existe sur le sujet. On y apprend que nombreux sont ceux qui se sont déjà penchés sur la problématique pour tenter d’y apporter une réponse étayée de façon rigoureuse.

Ainsi en 2003 une étudiante avait conclu que les bactéries Escherichia coli avaient besoin de moins de cinq secondes pour contaminer les cookies et les ours en gélatine choisis comme cobayes.

Ou encore -comme on pouvait intuitivement s’en douter - la nature de l’aliment ainsi que celle du sol, jouent. Mais pas toujours dans le sens où l’on s’y attendrait : la moquette est moins conductrice de bactéries que le bois, par exemple ! Retenons à l’avenir qu’il vaut mieux vaut ramasser une chips sur un tapis qu’un morceau de glace sur un parquet.