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Aux Etats-Unis

Un tétraplégique retrouve l'usage de ses bras grâce aux cellules souches

Par Anne-Laure Lebrun

Kris Boesen, tétraplégique, a retrouvé des fonctions motrices dans les bras, grâce à un traitement novateur à base de cellules souches.

Greg Iger/Keck Medicine of USC

La thérapie cellulaire réussira-t-elle à traiter les paralysies liées à des lésions médullaires ? Le pari est osé, mais les premiers résultats montrent que la greffe de cellules souches permet de restaurer certaines fonctions perdues. Un traitement expérimental dont a pu bénéficier Kristopher Boesen, un Américain de 21 ans, pris en charge au Centre de réhabilitation de l’université de Californie du Sud.

Après un dramatique accident de voiture en mars 2016, le jeune homme est paralysé à partir de la nuque. Il perd alors l’usage de ses bras et de ses jambes. Malgré les nombreuses séances de rééducation, il est fort possible que Kristopher reste paralysé le restant de ses jours. Alors quand les médecins du Centre lui proposent d’intégrer un programme de recherche évaluant l’efficacité des cellules souches pour réparer les lésions de la moelle épinière, il n’hésite pas une seule seconde. « Tout ce que j’ai toujours voulu depuis le début est une chance de me battre, confie le jeune homme féru de voitures de sport. S’il existe une chance que je puisse remarcher, je ferai tout mon possible pour cela arrive. »


Des progrès dès 3 mois

L’opération a eu lieu en avril dernier. Le chirurgien Charles Liu a injecté dans sa moelle épinière 10 millions de cellules souches neuronales appelées AST-OPC1. Il s'agit de cellules souches embryonnaires humaines programmées pour devenir un type particulier de cellules nerveuses. Deux semaines après l’injection, les premiers signes d’amélioration de la fonction motrice sont apparus.

Trois mois après l’intervention, Kristopher est capable de se nourrir seul, d’utiliser son téléphone portable, d'écrire son prénom, de conduire son fauteuil roulant électrique ou encore de prendre ses proches dans ses bras. « Près de 90 jours après le traitement, Kris a fait d’énormes progrès concernant sa fonction motrice, se réjouit Charles Liu, sans pour autant prédire ses possibles futures améliorations.


Améliorer la vie des patients

« Habituellement, les patients atteints de lésions à la moelle épinière subissent une opération, mais généralement, elle restaure peu les fonctions motrices et sensitives, explique Charles Liu. Avec ces travaux, nous avons testé une procédure qui pourrait améliorer les fonctions neurologiques, ce qui devrait faire la différence entre une paralysie permanente et être capable de se servir de son bras et de sa main. Restaurer un tel niveau de fonction améliorera significativement le quotidien des patients sévèrement touchés ».

L’équipe médicale continue de suivre les progrès de Kristopher. Il devra encore passer des tests 180 et 270 jours après l’intervention, puis à un an.

D’autres patients souffrant d’une paralysie seront enrôlés dans cet essai mené dans 6 centres de réhabilitation à travers les Etats-Unis. Les résultats préliminaires devraient être publiés d’ici la mi-septembre.