Le bisphénol A, ce composé chimique présent dans les plastiques et dans le revêtement interne des canettes et boîtes de conserves, est plus qu’en sursis. Selon le texte de loi publié au Journal Officiel du 25 décembre, il sera interdit dans tous les contenants alimentaires destinés aux enfants de 0 à 3 ans dès le 1erjanvier 2013. L’interdiction sera étendue à tous les contenants alimentaires en 2015. Pourquoi ? Parce que le bisphénol A est de plus en plus fortement accusé d’être un perturbateur endocrinien, qui nuirait à la maturation des ovocytes féminins et faciliterait la survenue de maladies cardiovasculaires et de diabète.
André Cicolella, président du Réseau Environnement Santé, estimait cet été dans un entretien à Pourquoi Docteur que les pouvoirs publics ne devaient pas s’arrêter au bisphénol A et durcir la législation sur tous les perturbateurs endocriniens, comme par exemple les phtalates et certains pesticides. Un message qui semble avoir été entendu par la ministre de l’Ecologie Delphine Batho. Elle a annoncé qu’un groupe de travail réunirait dès janvier gouvernement, parlementaires, ONG, industriels et experts pour élaborer d’ici juin une stratégie nationale de réduction des risques liés aux perturbateurs endocriniens. « La France se veut pionnière en matière de prévention des risques sanitaires environnementaux et en particulier sur la question des perturbateurs endocriniens qui doit être un chantier prioritaire », a affirmé la ministre le 10 décembre dernier.