Pour la 4ème année consécutive, l’Institut Curie dévoile ce jeudi les résultats de son Observatoire Cancer Institut Curie – Viavoice, centré cette année sur le cancer du sein. Cette étude menée par l'Institut Viavoice (1) décrypte depuis 2013 les perceptions des Françaises sur le cancer, en particulier la qualité de vie, l’information sur la maladie et les enjeux de l’ « après-cancer ».
Classification plus fine des différents types de cancers, diagnostic précoce de tumeurs de petites tailles, radiothérapie ultra-précise épargnant les tissus sains... toutes ces avancées ont été clairement identifiées par les personnes interrogées. Elles sont ainsi 84 % à considérer que le cancer du sein se guérit de mieux en mieux.
Les seniors sont les plus optimistes
Et les seniors se montrent encore plus optimistes que les jeunes, puisque ce chiffre atteint 95 % chez les plus de 65 ans. Un fait que l'Institut Curie explique par « une plus grande expérience de la maladie et une vision plus globale des avancées médicales ». Par ailleurs, pour 64 % des personnes interrogées, le cancer du sein est une maladie qui se vit de mieux en mieux.
Pourtant, après la maladie, c'est souvent un nouveau défi qui doivent souvent affronter les patientes qui ont guéri d'un cancer du sein. Le droit à l’oubli est donc logiquement une loi plébiscitée. 84 % de l’ensemble des personnes interrogées estiment même que cette loi contribue largement à faciliter le retour à une vie normale.
Les jeunes mal informés sur le droit à l'oubli
Cette mesure, très attendue par tous les patients confrontés aux difficultés d’emprunt suite à la maladie rencontre donc l’approbation des Français, un fait rare dans le contexte de scepticisme législatif actuel, souligne l'Institut Curie.
Et dans les chiffres cela se confirme, puisque plus de 40 % des personnes interrogées ont ainsi connaissance de l’existence d’une telle loi, preuve de l’attention portée aux évolutions législatives dans le domaine de la santé publique. Seul bémol peut-être, la jeune génération qui reste moins bien informée, avec 62 % des 18-25 ans et 66 % des 25-34 ans qui ne connaissent pas ou peu le vote de ce texte.
Le droit à l’oubli, en quoi cela consiste-t-il ?
Le texte sur le droit à l’oubli a été voté le 26 janvier 2016 dans le cadre de la loi de modernisation du système de santé français. Il permet aux patients guéris de ne plus être dans l’obligation de déclarer leur maladie à leur assureur à partir de 10 ans après la fin de leur traitement. Cette période s’abaisse à 5 ans pour les cancers pédiatriques (déclarés avant 18 ans). Par ailleurs, ce texte annonce la fin du cumul de surprimes et d’exclusion de garanties dans le même contrat d’assurance.
La réinsertion professionnelle parfois difficile
Enfin, reprendre une vie similaire à celle d’avant la maladie est l’objectif principal de tous les malades. Mais bien souvent, ils font face à une stigmatisation sociale et financière, c’est l’effet « double-peine ». Résultat, 37 % des personnes interrogées pensent que le fait de ne pas être stigmatisé favorise un meilleur retour à la vie normale et parmi eux, 24 % considèrent les conditions facilitant un retour à la vie professionnelle comme un facteur important.
A ce sujet, l’Institut Curie rappelle que depuis 2013 il propose un service de coaching pour aider les patientes à reprendre une activité professionnelle après les traitements. Une première étude menée en 2008 dans ce centre avait montré que 80 % des patientes salariées reprenaient une activité mais que la moitié d’entre elles rencontraient des difficultés lors de leur réinsertion professionnelle. Pour rappel, le cancer du sein est une pathologie répandue avec quelque 54 000 nouveaux cas estimés en 2015 en France.
Source : Institut Curie