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Sommeil, digestion

Le café nous fait-il du bien ?

Serré ou léger, soluble ou en grains, le café est la boisson stimulante la plus consommée dans le monde. Et les chercheurs lui découvrent toujours plus de vertus.

Le café nous fait-il du bien ? POUZE/SIPA




Star incontestée du petit-déjeuner et des  fins de repas, le café est la boisson chaude préférée des Français, qui sont plus de 20 millions à en consommer quotidiennement. Les effets de la caféine, sa substance active, intéressent beaucoup les chercheurs qui lui consacrent chaque année des dizaines d’articles scientifiques. Voici trois données essentielles à consommer sans modération.


Le café empêche-t-il de dormir ?

Oui. Comment la caféine nous maintient-elle éveillés ? En temps normal, l’endormissement est déclenché par l’adénosine, un messager chimique qui se fixe notamment sur des récepteurs situés à la surface de certains neurones cérébraux, dont l’activité est ainsi ralentie. « A peine cinq minutes après son ingestion, la caféine pénètre dans le cerveau et se fixe sur ces mêmes récepteurs, empêchant l’adénosine d’exercer son action soporifique », explique Jean Costentin, pharmacologue et coauteur d’un ouvrage sur les vertus du café (1) Ces effets sont toutefois variables : certains ne peuvent plus dormir après avoir bu la moindre tasse, tandis que d’autres y semblent insensibles. La raison se trouve du côté de nos gènes. Selon notre bagage génétique en effet, nous n’héritons pas tous de la même version de ce récepteur, certaines formes fixant la caféine avec une plus grande efficacité que d’autres.

La caféine est-elle dangereuse pour le cerveau ?

Non. Longtemps montré du doigt pour ses soi-disant effets nocifs pour la santé, le café aurait finalement des effets protecteurs contre certaines maladies cérébrales. Une équipe américaine de neurologues et de nutritionnistes de l’université Harvard a ainsi démontré que les personnes buvant régulièrement du café développent  moins fréquemment  la maladie de Parkinson que ceux qui n’en boivent jamais.
« Les neurones habituellement atteints dans cette maladie sont protégés par la caféine qui perturbe leur processus de dégénérescence. Par quels mécanismes, cela reste à élucider, précise Jean Costentin. En outre, l’état de santé des patients déjà atteints par cette maladie s’améliore lorsqu’ils consomment du café.  La caféine conduit à une libération importante de dopamine, un messager chimique qui fait défaut aux malades. Cela diminue ainsi les tremblements et les douleurs musculaires qu’ils subissent ».

Café en dessert, digestion légère ?
Oui. L’un des effets bien connus de la caféine est la libération d’adrénaline, une hormone qui va augmenter la force de contraction du cœur. Boire un café après un repas va ainsi favoriser l’afflux sanguin dans l’abdomen, ce qui accélère l’absorption des aliments.

Il a également été démontré que des personnes buvant du café digèrent les lipides plus rapidement que celles qui n’en boivent pas. « La caféine stimule en fait les contractions de la vésicule biliaire, ce qui accroit les sécrétions de sels biliaires et facilite ainsi la dégradation des lipides »,  explique Jean Costentin. Pensez donc au « petit noir » lorsque vous sortirez repus de votre interminable repas de fête de fin d’année !


(1) Café, thé, chocolat : les bienfaits pour notre cerveau et notre corps.

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