Président de la République française pendant douze ans (1995-2007), Jacques Chirac a été hospitalisé ce dimanche à Paris pour « le traitement d'une infection pulmonaire », a indiqué sa famille à l'Agence France Presse (AFP).
Rapatrié d’urgence en France depuis Agadir (Maroc) où il séjournait avec son épouse Bernadette, il a été admis à l’Hôpital de La Pitié-Salpêtrière à Paris, où il « restera hospitalisé dans les prochains jours », a précisé Frédéric Salat-Baroux l’époux de Claude Chirac, la fille de l'ex-chef d'Etat.
L'embolie pulmonaire redoutée
Alors qu'il fêtera ses 84 ans en novembre prochain, Jacques Chirac aurait fait un malaise, et aurait été rapatrié dans la nuit de samedi à dimanche. Une source proche de l'ancien président a confié à l'AFP qu'il était conscient au moment des faits, selon Le Parisien. Ce type d'infection n'est toutefois pas à prendre à la légère car elle est susceptible de s'aggraver en embolie pulmonaire, une obstruction brutale, partielle ou totale, d'une ou plusieurs artères des poumons par un caillot de sang. Fréquente, elle fait courir un risque vital si elle n’est pas prise en charge rapidement.
Un premier AVC dès 2005
Jacques Chirac n'en est pas à ses premiers soucis de santé. En exercice, il avait déjà connu en septembre 2005 son premier véritable ennui - un accident vasculaire cérébral- et avait alors dû être hospitalisé d'urgence au Val-de-Grâce (Paris). Ce problème de santé l'avait ensuite fortement affaibli jusqu'à la fin de son mandat.
Des années après la fin de sa carrière politique, en janvier 2014, Bernadette Chirac avait annoncé que son époux ne parlerait plus jamais en public, et évoqué notamment des « troubles de sa mémoire ». Un mois plus tard, en février 2014, il avait été brièvement hospitalisé à l'Hôpital américain de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) à la suite d'une « violente crise de goutte », le résultat d'une accumulation dans le sang d'acide urique. Puis il y a un an, en décembre 2015, il avait été hospitalisé pendant une quinzaine de jours pour un bilan de santé.
Un combat difficile contre la maladie
Malgré l'attitude rassurante de son épouse, beaucoup de commentateurs s'accordaient pour dire que Jacques Chirac ressortait bien fatigué de cette troisième hospitalisation en trois ans. Il mènerait en effet « un combat difficile contre la maladie », d'après le député Les Républicains Christian Jacob, proche de la famille. Le journal Le Parisien affirmait même que, désormais, il se déplaçait principalement en fauteuil roulant. Sur Europe1, son ancien premier ministre, Alain Juppé, s'était ainsi dit peiné par l'état de santé de Jacques Chirac, qu'il trouvait « incontestablement diminué ».
En avril dernier, il avait été fortement éprouvé par la mort de sa fille aînée, Laurence. Mais ses proches faisaient état récemment d'une amélioration de son état de santé. Ce dimanche, de nombreux hommes politiques, de droite comme de gauche, lui ont adressé des mots de soutien.