Préférer la marche aux transports ou le jus de fruits à l’alcool : voilà deux comportements que l’Institut national du cancer (INCa) aimerait voir se répandre. Ce 16 septembre, l’agence sanitaire lance une grande campagne à destination de la population. Les affiches qui sont présentes dans les transports, les journaux ou sur Internet, invitent les Français à adopter des comportements plus sains. C’est en effet la condition pour éviter de nombreux cancers. Sur les 355 000 cas diagnostiqués chaque année, 140 000 pourraient être prévenus. Mais les facteurs de risque sont encore très répandus en France.
62 000 décès liés au tabac et l’alcool
« 40 % des cancers pourraient être évités si nous changeons nos comportements quotidiens, rappelle l’INCa, qui s’associe au ministère de la Santé pour cette campagne. Le savoir, c’est pouvoir agir. » Poumon, côlon, sein, foie… Les organes affectés par une mauvaise hygiène de vie sont multiples. Les facteurs de risque aussi. La consommation de tabac, d’alcool, mais aussi le manque d’activité physique et une mauvaise alimentation favorisent la survenue de nombreux cancers.
D’autres éléments sont plus difficiles à maîtriser, comme la pollution aérienne ou les expositions professionnelles à des éléments cancérigènes. Mais adopter des habitudes plus saines – en bougeant plus et en fumant moins par exemple – pourrait sensiblement améliorer le tableau de la mortalité par cancer. A eux seuls, l’alcool et le tabac sont à l’origine de 62 000 décès. Mieux vaut arrêter de les consommer, aux yeux de l’INCa.
Plus de fruits, plus de sport
L’INCa dispense donc quelques précieux conseils aisés à mettre en pratique. Certains se recoupent : plus d’activité physique aide à réduire la surcharge pondérale – un autre facteur de risque de cancer. 30 minutes quotidiennes d’exercice sont un minimum à accomplir. Soigner son alimentation permet également de garder la ligne.
L’INCa recommande donc de limiter autant que possible les apports en viandes rouges – qui favorisent le cancer colorectal – et les aliments transformés, y compris la charcuterie. La préparation industrielle de ces produits se traduit souvent par un bilan de graisses, de sel et de sucre trop élevé. « Les fruits et légumes jouent un rôle protecteur grâce à leur richesse en fibres, en vitamines et en minéraux antioxydants, rappelle l’agence sanitaire. Les aliments céréaliers complets sont également recommandés. »
Une survie en forte hausse
Un diagnostic de cancer n’est plus synonyme de condamnation à mort. Les derniers chiffres publiés par le Bureau des statistiques nationales, au Royaume-Uni, ont de quoi laisser espérer. Pour les tumeurs les plus fréquentes, la majorité des patients ont des chances de vivre encore une décennie. 89 % des personnes souffrant de cancers de la peau peuvent en tout cas y croire, tout comme 80 % de ceux dont les cellules sont localisées sur le sein ou la prostate.
Dans l’ensemble, la survie à long terme a doublé en 40 ans, grâce à un dépistage plus précoce et des traitements plus ciblés. Mais ces bons résultats ne s’appliquent pas à toutes les tumeurs : le pancréas, le poumon et le cerveau souffrent d’une mortalité très élevée. Moins de 10 % des patients peuvent espérer être encore en vie au bout d’une décennie. Lynda Thomas, du Macmillan Cancer Support, rappelle également que « survivre n’est pas forcément synonyme d’une qualité de vie » dans les colonnes de l’International Business Times. De nombreux patients subissent encore les séquelles de traitements intensifs et invasifs.