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Méta-analyse internationale

Obésité : la prédisposition génétique n'est pas une fatalité

Par la rédaction

Le gène FTO augmente le risque d'obésité mais ne réduit pas l'efficacité des prises en charge : régimes, activité physique ou traitements médicamenteux.

luislouro/epictura

La génétique n’est pas une fatalité. Du moins dans le cas de l’obésité. C’est ce que rappelle une méta-analyse réalisée par une équipe de recherche internationale et publiée dans le British Medical Journal. Les interventions pour favoriser la perte de poids seraient en effet aussi efficaces chez les patients à plus fort risque génétique d'obésité.

 

L’obésité, comme de nombreuses pathologies chroniques, est dite multifactorielle. Elle se développe sur la base de prédispositions génétiques avec le concours de facteurs environnementaux. Et il n’est pas toujours évident de faire la part des choses.

Un gène identifié

En 2007, des chercheurs britanniques avaient mis le doigt sur un gène, FTO, associé à un risque accru d’obésité. Cette prédisposition génétique, souvent associée au fait d’avoir des apparentés qui souffrent de surpoids, peut induire un certain fatalisme, et conduire à renoncer à prendre en charge sa maladie.

Les données de la recherche pourraient bien redonner le moral aux patients obèses porteurs de ce gène. C’est en tout cas le message de l’équipe internationale qui signe cette méta-analyse dans le BMJ.

Après avoir passé en revue huit études conduites sur des patients porteurs du gène FTO, les chercheurs concluent que la prédisposition génétique ne réduit en rien l’effet des prises en charge, que ce soit les régimes, l’activité physique ou encore les traitements médicamenteux. La réduction du poids, de l'indice de masse corporelle ou du tour de taille n'était pas significativement différente entre les patients obèses, qu'ils soient ou non porteurs du gène FTO. « La prédisposition à l’obésité peut donc être, au moins en partie, contrebalancée par ces interventions », soulignent ainsi les auteurs.

Intérêt de la prévention

Lus sous un autre angle, ces résultats peuvent aussi indiquer que la génétique n’est pas la première responsable du développement de la maladie. Les résultats de cette étude « viennent s'ajouter aux autres indices qui suggèrent que les facteurs » tels qu'un régime alimentaire riche en sucre ou une activité physique réduite « pourraient être plus déterminants » que les facteurs génétiques, a commenté Alison Tedstone, directrice du département nutrition à l'Autorité de santé anglaise, citée par La Dépêche.

De quoi soutenir les efforts de prévention, en particulier à destination des enfants prédisposés à l’obésité. La France vient pour sa part de lancer une expérimentation, testée en Seine-Saint-Denis dès le début 2017. De 3 à 8 ans, tout enfant obèse ou à risque d’obésité pourra bénéficier d’un programme personnalisé, qui prévoit des consultations diététiques et psychologiques, doublées d’un bilan d’activité physique.