ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Colchicine : l'ANSM alerte sur des risques de surdosage graves

Crise de goutte

Colchicine : l'ANSM alerte sur des risques de surdosage graves

Par Anne-Laure Lebrun

L'ANSM a été informée de cas d’effets indésirables graves, certains d’issue fatale, liés à un surdosage en colchicine. Il est rappelé aux professionnels de suivre le schéma posologique.

Thamkc/epictura

L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) alerte sur les risques de la colchicine, un médicament prescrit contre la crise de goutte. L’agence sanitaire indique avoir été informée « de nouveaux cas d’effets indésirables graves, certains d’issue fatale, liés à un surdosage » de cette molécule. Dans ce contexte, elle demande aux professionnels de santé de suivre un nouveau schéma de posologie élaborée par ses experts.

La colchicine (Colchimax® et Colchicine Opocalcium®) est indiquée dans le traitement des crises de goutte aigüe ou peut être utilisé en traitement préventif chez les patients atteints de crise de goutte chronique. Il est également prescrit aux personnes atteintes de la maladie de Behçet. « Il s’agit d’un médicament à marge thérapeutique étroite, ce qui signifie que la différence entre la dose thérapeutique et la dose toxique est faible, explique l’ANSM. Ainsi, des variations de concentration dans l’organisme peuvent être à l’origine d’effets toxiques et il n’existe pas à ce jour d’antidote spécifique ».


Pas plus de 3 mg par jour

Aussi face à ces nouveaux cas d’effets indésirables graves, l’ANSM a réclamé une mise à jour de la notice ainsi que l’élaboration d’un nouveau schéma de prescription visant à réduire ces risques. « La dose maximale de colchicine par prise est de 1 mg et les prises doivent être réparties dans la journée. Les posologies quotidiennes doivent être dégressives : 3 mg au maximum le 1er jour, 2 mg les deux jours suivants, puis 1 mg à partir du 4ème   jour, décrit l’Agence qui demande aux professionnels de santé de respecter ces nouvelles recommandations.

En outre, l’ANSM souligne qu’il est très important de respecter les contre-indications, en particulier chez les patients souffrant d’insuffisance rénale ou hépatique sévère, ainsi qu’éviter les interactions médicamenteuses notamment avec les antibiotiques (pristinamycine et les macrolides).

L'agence sanitaire rappelle enfin les symptômes précoces d’une intoxication : douleurs abdominales, diarrhée profuse, nausées et vomissements. Face à de tels manifestations, les patients doivent consulter un médecin.