A 60 ans, un homme peut espérer vivre encore 22 ans et une femme 27 ans ! Grâce à l’allongement de la durée de vie, à la prévention et aux progrès de la médecine, on est loin du crépuscule de l’âge. Pour les plus chanceux, la route s’effectuera en bonne santé ou presque. Alors on tente le grand saut et on veut tout « recommencer »…en mieux.
Une tendance qui va en grandissant
En 2014, Macha Méril (73 ans) et Michel Legrand (82 ans) ont dit oui devant monsieur le maire. Une exception qui confirme la règle ? Pas du tout, une tendance ! L’Insee comptabilisait en 2012 pas moins de 17 286 mariages chez les plus de 60 ans contre 14 748 en 2006. Un bonus de 21 % en six ans ! La retraite ne signifie plus le glas de la vie conjugale, amoureuse et sexuelle, bien au contraire.
Les voyages qui se multiplient, les activités sportives et les sorties culturelles qui se développent, les clubs de rencontres… Pour trouver l’âme sœur, les possibilités sont désormais infinies et plus décomplexées. Des sites de rencontre ciblés se partagent la niche des 60 et + si affinités : senior.proximeety.com, www.netsenior.fr www.maxisenior.fr , www.senior-rencontre.com . Avec à chaque fois la promesse de démarrer une nouvelle vie !
La deuxième fois, c’est mieux !
Plutôt que de rester veuf ou divorcé, on rêve d’une nouvelle union qui apporte partage, complicité et sécurité. Anne-Marie confie : « la deuxième fois, à 63 ans, c’était en toute connaissance de cause. Je voulais un mari qui ne m’enferme pas dans un petit univers domestique étriqué. Je voulais de la musique, des voyages, une ouverture sur les autres. Et une vie intime plus satisfaisante. Quand je me suis mariée à 19 ans, j’avais juste deux options, devenir bonne sœur ou me marier et quitter mes parents. Je ne savais rien de l’amour. »
Le charme des amours tardives
Se remarier à l’âge d’être grand-parent, c’est un engagement fort ! On n’a plus toute la vie devant soi, le temps en pleine autonomie est compté. Mais au moins on a fait le bilan de sa vie et de son couple précédent. On sait ce qu’on veut et ce qu’on ne veut plus. On subit moins le regard social et la norme. On n’a plus aucune obligation de performance. On n’a plus rien à prouver, si ce n’est à soi-même. On est dans la redécouverte de la subversion et de son degré ultime, la liberté.
On se marie pour "rien"
« S’il est au final assez simple de se marier la première fois, il est beaucoup plus engageant de le refaire une deuxième fois, explique la psychanalyste Fabienne Kraemer, auteur de Je prends soin de mon couple (psychoguide puf). C’est pourtant une très belle démarche, qui ne garde que l’épure du geste, le symbole pur de l’union. Il est bien plus difficile de se marier quand ce n’est que pour "s’épouser", que lorsque le mariage est la pierre angulaire de la construction familiale ».
Autrement dit à 60 ans, la notion de couple, l’emporte sur celle de famille. Une notion contre-intuitive, oui, on se marie pour « rien », juste pour être ensemble. Le symbole n’en est que plus fort. On tourne véritablement la page du passé. On s’ouvre vers l’avenir par ce que le bonheur est rare. Lorsqu’il se présente, on ne le laisse plus passer !