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Protéine Dsup

Rayons X : les secrets du tardigrade utiles pour protéger l'homme

Le tardigrade est un animal aquatique microscopique aux capacités extraordinaires. Sa résistance aux rayons X peut être transférée à des cellules humaines.

Rayons X : les secrets du tardigrade utiles pour protéger l'homme Saguaro National Park/Flickr




Ses replis de peau et son vague air d’ourson attirent l’œil. Sa résistance à des conditions extrêmes suscite la curiosité. Parmi toutes les espèces qui peuplent la Terre, le tardigrade fait sans doute partie des plus impressionnantes. A tel point qu’il mystifie la communauté scientifique elle-même. Comment cet animal aquatique résiste-t-il à des températures aussi extrêmes que le zéro absolu et 100 °C, tout en survivant au vide sidéral ? Une partie du mystère est levée dans Nature Communications. Sans surprise, le secret de cette créature microscopique réside dans son ADN.

Une protéine de protection

Les chercheurs de l’université de Tokyo (Japon) qui signent cette étude se sont penchés sur un tardigrade en particulier : le Ramazzotius varieornatus. Le génome du spécimen choisi a été cartographié dans sa quasi intégralité. Un décryptage nécessaire pour comprendre la résilience exceptionnelle de l’animal. Il peut non seulement survivre à des conditions extrêmes de température, mais aussi de pression et à une sécheresse. Mais ça n’est pas le plus impressionnant : irradié de rayons X à des doses qui tuent la plupart des espèces terriennes, l’ourson d’eau survit.

C’est une protéine qui lui confère cette protection hors du commun. Son nom : Dsup, pour Damage Suppressor (suppresseur de dégâts). Comme son nom l’indique, la protéine permet de limiter les atteintes génétiques provoquées par les rayons X. La bonne nouvelle réside dans les lignes de l’étude : il est possible de la transférer à des cellules humaines. En laboratoire, l’équipe japonaise s’est attelée à les modifier génétiquement, de manière à ce qu’elles produisent Dsup.

40 % de dégâts en moins

Deux groupes de cellules ont ensuite été irradiés à de hautes doses. A première vue, peu de différences ont émergé. Mais après le passage en incubateur, l’incroyable s’est produit : les cellules qui fabriquent Dsup présentaient 40 % de dommages en moins. Mieux, elles ont recommencé à se reproduire. « Le plus impressionnant, c’est que, jusqu’ici, on pensait que les molécules qui réparent l’ADN étaient importantes pour tolérer les radiations, s’enthousiasme Takuma Hashimoto, qui a participé aux recherches. La protéine Dsup, au contraire, travaille à réduire au minimum les dégâts infligés à l’ADN. »


Peut-être, un jour, parviendra-t-on à protéger les hommes contre les radiations. C'est en tout cas ce qu'espèrent les auteurs tokyoïtes. Un tel exploit aurait une application particulièrement utile en médecine : les examens d’imagerie médicale sont actuellement limités à cause de l’exposition à ces mêmes rayons X. Les usages en astrophysique et en sécurité aux frontières sont aussi fréquents. Mais les dégâts sont manifestes : brûlures, cancers et malformations fœtales sont monnaie courante. Les risques sont tels que l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) est chargée d’en piloter les usages.

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