La fin du diktat de la minceur est-elle proche ? La revanche des femmes rondes est en tout cas en marche, à en croire une étude présentée au Congrès de l’Association américaine de psychologie. Celle-ci révèle qu’au cours des 30 dernières années les femmes ont appris à mieux accepter leurs corps et leurs rondeurs. En revanche, les hommes souffrent toujours du complexe d’Adonis.
Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs du Collège de Wooster (Etats-Unis) ont analysé tous les travaux scientifiques portant sur l’image corporelle depuis les années 1980 jusqu’en 2012, soit plus de 120 000 hommes et femmes.
Les rondes contre attaquent
Cette revue de littérature met en lumière que les préoccupations des femmes à l’égard de leur image corporelle se sont atténuées à travers les générations. Poignées d’amour, fessiers généreux, cuisses charnues… Les femmes rondes se rebiffent contre le culte de la minceur et affichent même leurs rondeurs comme un atout séduction. La preuve sur les réseaux sociaux : les femmes rondes se montrent sur Facebook ou encore Instagram, à l’image de Tara Lynn qui a aujourd’hui investi les podiums des défilés de mode.
Pour Bryan Karazsia, le responsable des travaux, cette acceptation est une bonne nouvelle, notamment dans un contexte où le surpoids augmente, et que les troubles de l’image corporelle peuvent mener à des troubles du comportement alimentaire.
« La taille, la forme ou la couleur de peau n’ont rien avoir avec la santé. Vous pouvez être rond et être en bonne santé. Vous n’avez pas besoin de ressembler à un mannequin Victoria Secret pour être en bonne santé. Au contraire, si vous essayez de le devenir vous faîtes une erreur », a insisté le psychologue, ajoutant que de nombreux pays ont d’ailleurs mis en œuvre des mesures pour interdire les mannequins trop maigres et les messages promouvant la minceur.
Le complexe d'Adonis toujours présent
En revanche, les hommes ont toujours du mal à s’accepter. Il semblerait que le culte de l’homme musclé et mince soit toujours d’actualité. Preuve en est, les jeunes garçons sont sensibles aux photos d’hommes relayées par les media. Récemment, une enquête menée par une association britannique dénonçant l’impact de la publicité a révélé que près d’un tiers des jeunes de 8 à 18 ans estiment que ces photos sont un message de bonne santé et inspirant. Ils sont plus de 40 % à penser que ces images sont réalistes et qu’ils peuvent eux aussi avoir la musculature de dieu grec s’ils s’entraînent à fond.
L’association avait alors soulevé le flou dangereux qui régnait dans leurs esprits entre mode de vie sain et activités physiques extrêmes. Une pression sociétale qui pourrait expliquer pourquoi les troubles alimentaires, comme l’anorexie mentale, sont en augmentation depuis plus de 30 ans chez les garçons.