Circulez, il n’y a rien à voir. A l’heure où les foyers français se divisent sur le nouveau compteur électrique d’EDF, l’Agence nationale des fréquences (ANFR) a répondu aux inquiétudes par trois rapports complets. Les deux derniers volets, publiés ce 22 septembre, se montrent tout aussi rassurants que le premier. La présence du compteur Linky dans les logements ne présente pas de risque pour la santé. Les champs électromagnétiques émis sont largement inférieurs aux valeurs réglementaires.
Pas plus d’émissions nocturnes
Les premières résistances à l’égard de ce dispositif, imposé par une loi, sont rapidement apparues. 100 % des logements devront être équipés en 2024, stipule le texte. Cette nouvelle génération de compteurs a la capacité d’envoyer et recevoir des informations via les fils du secteur électrique. C’est qu’on appelle la communication par les courants porteurs en ligne (CPL), émettrice de fréquences similaires à celle des radioréveils. De quoi susciter l’affolement d’une partie de la population.
Injustifié, tranche l’ANFR. Chargée d’une série d’études pour apaiser les esprits, l’Agence publie deux rapports qui ont en effet de quoi soulager les plus inquiets. Les études en laboratoire ont été poursuivies en situation nocturne. C’est à ce moment que les compteurs Linky émettront les informations vers les transformateurs de quartiers, équipés en concentrateurs. Même dans ces conditions, l’exposition aux champs électriques reste largement inférieure aux seuils légaux. Ils varient de 0,25 à 0,8 V/m à 20 cm des compteurs. C’est 100 à 350 fois moins que les limites réglementaires.
Les foyers en sécurité
Mais qu’en est-il en conditions de vie réelle ? L’ANFR s’est interrogée, et a analysé les émissions du compteur Linky dans 5 foyers. Trois appareils étaient situés à l’intérieur des logements, deux en extérieur. Dans les deux cas, les niveaux d’exposition sont très faibles. Mais surtout, ils baissent lorsque le capteur s’éloigne des câbles du réseau. « Le long du réseau, le niveau de champ magnétique maximal s’atténue rapidement en aval du compteur alors que le niveau de champ électrique maximal varie moins », tranche l’Agence. Là encore, les résultats vont dans le sens du premier volet d’études en laboratoire.
Au vu des données publiées par l’ANFR, cela ne fait aucun doute : le compteur Linky n’augmente pas les expositions. Il est donc sans risque pour la santé. Mais avant de parvenir à ces conclusions, l’Agence poursuit ses travaux. Elle va réaliser des mesures complémentaires chez les particuliers, avant de s’intéresser aux concentrateurs situés dans les transformateurs de quartier.