L’hormone de l’amour éveillerait notre sens de la spiritualité, selon une étude américaine parue cette semaine dans la revue Social Cognitive and Affective Neuroscience. Les chercheurs de l’université de Duke (Etats-Unis) ont en effet découvert que l’ocytocine accroît la spiritualité et renforce les émotions positives ressenties durant une séance de méditation.
Cette hormone sécrétée par l’hypothalamus joue de nombreux rôles dans l’organisme. Sa production serait également accrue lors de l’accouchement et l’allaitement, ce qui renforcerait le lien mère-enfant. Elle serait également responsable du lien amoureux. De plus sans elle, l’homme ne saurait pas faire preuve d’empathie et d’altruisme.
« La spiritualité et la méditation sont toutes les deux liées à la santé et au bien-être, explique la psychologue sociale Patty Van Cappellen, responsable des travaux. Nous voulions comprendre les facteurs biologiques qui pouvaient améliorer les expériences spirituelles, et il semblerait que l’ocytocine y prenne part ».
Une part génétique
Pour parvenir à cette étonnante conclusion, les chercheurs ont sélectionné 83 hommes d’une cinquantaine d’années à qui ils ont administré une dose d’ocytocine ou un placebo par voie intranasal. Résultat : les hommes ayant reçu l’hormone ont déclaré que la spiritualité était un élément important de leur vie et que cette dernière avait un sens et un but, tandis que ceux du groupe placebo ne semblaient pas rapporter un élan de spiritualité.
En outre, lors d’une séance de méditation guidée, les participants du groupe ocytocine ont dit avoir ressenti plus d’émotions positives comme l’émerveillement, la gratitude, l’espoir, l’inspiration, l’amour et la sérénité. Des effets ressentis une semaine après l’injection intranasale.
Mais il semblerait que les hommes ne tirent pas tous les mêmes bénéfices de l’ocytocine car la génétique s’en mêle. Ce sentiment de spiritualité renforcée s’avère plus fort chez les volontaires porteur d’un variant du gène CD38, responsable de la sécrétion d’ocytocine par le cerveau.
Des résultats non généralisables
Bien que ces résultats soient les premiers à montrer que l’ocytocine modifie la façon de voir le monde et les croyances, la psychologue Patty Van Cappellen souligne que ces travaux ont été réalisés uniquement chez des hommes. De ce fait, ils ne sont pas transposables à la femme et ne sont donc pas généralisables. Elle reconnaît, par ailleurs, qu’il n’existe pas une seule définition de la spiritualité. Celle-ci varie selon la culture et la religion. Elle aurait donc pu trouver d’autres résultats avec des volontaires originaires d’autres pays que les États-Unis.