Marion avait 13 ans lorsqu’elle s’est donné la mort. C’est alors seulement que ses parents ont découvert qu’elle était victime de harcèlement via des textos, et sur son compte Facebook. Un téléfilm diffusé ce mardi raconte l’histoire de cette adolescente tuée par la rumeur et les ragots. Si tous n’arrivent pas à des fins aussi dramatiques, les cas de cyberharcèlement sont de plus en plus nombreux chez les ados. 700 000 élèves en seraient victimes chaque année. Et les garçons n’y échappent pas, montre une enquête réalisée en France et relayée par Le Parisien.
1 500 collégiens et lycéens d’Ile-de-France ont répondu aux questions du centre Hubertine-Auclert pour l’égalité femmes-hommes. Les résultats confirment qu’une fille sur cinq a déjà eu à supporter des commentaires en ligne sur sa façon de s’habiller ou son maquillage. Dans chaque classe, trois filles seraient ainsi victimes de « cybersexisme ».
Mais les garçons ne s’en sortent guère mieux. Ils ne sont certes « que » deux par classe à se dire victimes de cybersexisme, mais plus de 10 % se plaignent d’avoir déjà été victimes de remarques humiliantes en ligne sur leur apparence physique : surpoids et vêtements originaux sont en ligne de mire. Gare aussi à celui dont l’attitude pourrait paraître trop peu virile : « Fais pas ta meuf » serait ainsi l’insulte la plus fréquemment rapportée, selon Clémence Pajot, directrice du centre Hubertine-Auclert, interrogée par Le Parisien.
Bien souvent, tout commence par un « post » plus ou moins violent sur un réseau social, ou des SMS, et l’effet de groupe fait le reste, sans qu’individuellement les harceleurs prennent conscience de la violence de leurs actes. Face à cette normalisation du cyberharcèlement, le centre Hubertine-Auclert lance une campagne de sensibilisation qui sera accompagnée d’un spot et d’une expérimentation dans 50 établissement d’Ile-de-France. A l’automne 2015, la ministre de l’Education avait annoncé plusieurs mesures pour lutter contre le harcèlement en milieu scolaire, dont la mise en place d’un numéro vert pour les victimes.