Et si la clé pour résoudre l’énigme du sida venait des enfants ? La réponse est prématurée, mais des scientifiques de l’université d’Oxford ont, en tout cas, ouvert une nouvelle piste de recherche, que rapporte sur son site l’hebdomadaire L’Express.
Ils ont suivi 170 jeunes Sud-Africains séropositifs qui n’ont pas développé la maladie. Ils vivent normalement, et pourtant, aucun n’est sous traitement antirétroviral. On les appelle les enfants "non-progresseurs", et font l’objet d’une publication dans Science Translational Medicine. Ils sont 5 à 10 % dans ce cas contre 0,3 % chez les adultes, précise le magazine, qui rappelle qu’un enfant infecté sur deux meurt du sida avant l’âge de deux ans.
La forte présence du virus dans leur sang devrait conduire, en réaction, à une hyperactivation de leur système immunitaire. C’est ainsi que l’organisme tente de combattre l’infection, mais c’est aussi un moyen qui permet à la maladie de progresser. Tout se passe comme si, en mettant toutes ses forces dans la bataille, notre barrière de défense s’épuisait et laissait entrer l’ennemi. En tout cas, chez l’adulte.
Chez ces enfants, rien de tel. « En fait, leur système immunitaire ignore le virus autant que possible », a confié l’un des responsables de l’étude à la BBC. Et le Pr Philip Goulder de conclure : « Le sida n'est pas tant dû au VIH qu'à la réponse immunitaire au virus. »
C’est donc en étudiant leur système immunitaire que les chercheurs espèrent ouvrir de nouvelles approches thérapeutiques.