Soûler un rat à répétition et il s’en souviendra toute sa vie. Conclusion d’autant plus édifiante d’une étude de l’Inserm que ses résultats peuvent être transposés à l’homme. Les travaux, publiés dans Neuorpharmacology et repris dans la presse aujourd’hui, montrent que « la consommation excessive d’alcool durant la première partie de l’adolescence rend ensuite plus vulnérable à l’alcool ».
Le Pr Mickael Naassila et son équipe ont reproduit chez le rat adolescent des situations de « binge drinking ». Une consommation répandue chez les jeunes qui consiste à boire beaucoup de manière rapide et ponctuelle.
Ces ivresses répétées à l’adolescence engendrent une plus grande vulnérabilité à l’alcool à l’âge adulte. Elle se traduit en terme de consommation, de motivation pour boire, de perte de contrôle face à l’alcool et d’une moindre sensibilité à ses effets négatifs. « Les données de l'étude, note l’Agence France presse, vont dans le sens de l'observation faite chez l'homme où les sujets exposés précocement (entre 13 et 16 ans) ont deux fois plus de risque de devenir dépendants à l'alcool par rapport aux personnes exposées à l'alcool plus tardivement (entre 17 et 21 ans) ». Un tiers des élèves de 3 ème ont déjà fait l’expérience de l’ivresse.
Les chercheurs de l’Inserm, eux, ont constaté une « modification à long terme » de la réactivité du « noyau accumbens » qui est la structure clé de l’addiction à l’alcool dans le cerveau.