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Expertise psychiatrique

Drame de Bayonne : la mère bipolaire reste internée

Par Anne-Laure Lebrun

La mère des 2 enfants retrouvés morts sur les rives de l'Adour à Bayonne a fait l'objet d'un examen psychiatrique. Les médecins maintiennent son internement. 

Hans-Jakob Weinz/Flickr

La femme de 41 ans soupçonnée d'avoir tué son fils de 6 ans et sa fille de 4 ans a été examinée par des psychiatres ce dimanche. Selon le parquet de Bayonne, le médecin ne s'est pas prononcé sur sa responsabilité mais il maintient son internement en hôpital psychiatrique. L'hospitalisation d'office de la professeure des écoles, habitante de Cambo-les-Bains, avait été prise sur la décision du maire de Bayonne, Jean-René Etchegaray.    

Dans la nuit de vendredi à samedi, le corps de ses deux enfants ont été repêchés sur les berges de L’Adour à Bayonne. « La mère a été retrouvée nue de l'autre côté du fleuve dans un état délirant et a été hospitalisée», a indiqué Samuel Vuelta-Simon, le procureur de la République de Bayonne.

Selon les premières hypothèses de l’enquête, elle se serait immergée avec ses enfants avant que la force du courant ne les emporte. Des témoins ont en effet signalé une personne divaguant dans le cour d’eau et tenant des propos incohérents. La voiture de la quadragénaire était stationnée non loin de là où les enfants ont été découverts Seule l’autopsie des enfants pourra confirmer la noyade.


La mère souffre de troubles bipolaires

« La mère, âgée de 41 ans, souffre d'une pathologie avec des troubles bipolaires. Elle a déjà connu des épisodes délirants, notamment sur la voie publique à Cambo-les-Bains (Pyrénées-Atlantiques), où réside la famille », a précisé le procureur de la République.

C’est son mari et père des enfants qui a alerté les gendarmes. En déplacement pour son travail, il ne parvenait pas à joindre son épouse. Au domicile, les forces de l’ordre n’ont trouvé personne. Ils ont alors géolocalisé le téléphone de la quadragénaire, et fait cette macabre découverte.

Pour l’heure, la femme n'a pas encore pu être entendue. Elle a été hospitalisée en psychiatrie à Bayonne. Le père de famille, a été pris en charge par une cellule psychologique, et entendu en tant que proche et victime.

 

Les troubles bipolaires 

Les personnes souffrant de cette pathologie psychiatriques sont victimes de graves changements d’humeur. Ils vivent en alternance des épisodes de plusieurs semaines de dépression ou de mélancolie, et d’excitation pathologique au cour desquels ils peuvent se mettre en danger (achats et sexualité compulsives, investissements financiers à risque) ou à céder à des délirantes (croyances fermes mais impossibles) et d'hallucinations. Cette oscillation entre dépression et manie laisse peu de place à des périodes de vie « normales ».

Et bien que ces changements d’humeur soient brutaux et hors de toute proportion, le diagnostic de troubles bipolaires n’intervient qu’après 10 ans d’errance diagnostique. Faute de prise en charge adéquate, ces patients sont donc traités, à tort, pour des dépressions chroniques. Conséquence : leur risque de suicide est 30 fois plus important que dans la population générale et leur espérance de vie amputée d’environ 20 ans.