Les fluides corporels seraient-ils une nouvelle voie de transmission du virus Zika ? C’est en tout cas ce que suggère une étude parue dans la revue scientifique Nature Medicine. Menée chez deux espèces de singe, les macaques rhésus et crabiers, elle montre que le virus demeure plus longtemps dans certains liquides. Un mois après l’infection, il se trouve encore dans le sperme et la salive.
Les auteurs de ces travaux ont transmis Zika à 36 primates non humains. Les animaux ont rapidement présenté les signes d’une infection. Ils éliminent tout aussi vite les traces du virus dans leur sang. Mais d’autres fluides corporels n’ont pas le même comportement. Un mois après l’inoculation, l’ARN viral est toujours détectable dans le sperme et la salive des singes.
Une protection future
Zika circule donc à travers les tissus à différentes vitesses. Les muqueuses buccales et celles de l’appareil génital font visiblement l’objet d’une lente évacuation. Les chercheurs suggèrent qu’elles pourraient constituer des réservoirs persistants qui favoriseraient les transmissions en dehors des périodes aiguës. Ce n’est pas le cas des muqueuses féminines : les femelles singes présentaient une haute virémie dans l’utérus. Mais elle ne se retrouve pas dans les sécrétions vaginales.
Le rôle de la salive dans la transmission de Zika n’avait encore jamais été mis en évidence. Le virus risque de donner du fil à retordre aux équipes d’infectiologues dans le monde. De nouveaux mécanismes sont régulièrement mis en évidence. Récemment, le New England Journal of Medicine a rapporté un premier cas d’infection par les larmes. A l’origine de cette propagation, un homme de 73 ans décédé d’une septicémie après avoir été piqué à l’étranger.
Ça n’est pas la seule découverte mise en évidence par ces chercheurs. Ils ont à nouveau inoculé le virus Zika à certains singes. La réponse immunitaire des animaux était moins marquée. Ils semblaient ainsi protégés.