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Sondage Ifop pour l'Inserm

Rhumatismes : une ampleur sous-estimée par les Français

Par Julie Levallois

Les rhumatismes sont répandus dans la population française, mais les malades s'ignorent. Ils sont aussi nombreux à véhiculer des idées reçues sur ces douleurs articulaires.

olly18/epictura

A bas les préjugés sur les rhumatismes. Les douleurs ostéo-articulaires sont plus répandues que les Français ne le pensent. A l’occasion de la journée mondiale contre les rhumatismes, qui se tiendra ce 12 octobre, l’Inserm a interrogé la population sur sa perception de ces atteintes du système locomoteur, via l'Ifop. Ils « sont des "malades" qui s'ignorent », tranche l’Institut de la science et de la recherche médicale. Plus inquiétant : de nombreuses idées reçues circulent à ce sujet.

Risque accru de décès prématuré

93 % des Français ont déjà souffert de douleurs articulaires. La moitié en souffraient toujours au moment où l’enquête a été menée. Et les jeunes ne sont pas épargnés. Mais ces personnes n’identifient pas la nature de leur mal. « La plupart d’entre eux n’associent pas leurs douleurs ostéo-articulaires avec la possibilité d’être soigné pour des rhumatismes », explique l’Inserm. De fait, l’estimation des rhumatismes dans le pays est largement inférieure à la moyenne européenne. Sur le Vieux Continent, un quart de la population est atteinte de cette affection. Dans l’Hexagone, les malades sont bien moins nombreux.

Conséquence logique de cette ignorance, les mythes circulent plus facilement. Ainsi, 80 % des sondés pensent que les rhumatismes ne sont pas mortels. Mais ils occasionnent une baisse d’activité physique majeure. Les patients sont ainsi 50 % plus à risque de décès prématurés. C’est pour éviter cela qu’une activité physique adaptée est recommandée aux malades.



Arrêts maladie, moins de sport

Même ignorés, les rhumatismes se font ressentir. Outre l’impact majeur sur la mobilité, nombre de Français se plaint de répercussions sur le sommeil (65 %), sur les activités de loisir (56 %) et sur la vie professionnelle (30 %). Arrêter une activité sportive ou poser de multiples arrêts maladie est ainsi fréquent lorsqu’on souffre de ces douleurs articulaires.

Source : Inserm/Alexandra Pinci


Ce sondage est l’occasion pour l’Inserm de rappeler que des traitements existent. La recherche française a mis au jour un test sanguin qui permet de repérer rapidement des marqueurs de polyarthrite rhumatoïde. Grâce à cette détection précoce, les médecins peuvent mettre en place les traitements adaptés. Les biothérapies (anti-TNF), notamment, permettent de calmer l’inflammation car elles ciblent les molécules qui en sont à l’origine. Les chercheurs espèrent aller encore plus loin en définissant d’autres marqueurs et les facteurs de risque.