L’affaire des pilules de 3 ème et 4 ème génération prend un nouveau tournant. Après les annonces à répétition, les pouvoirs publics semblent vouloir aujourd’hui calmer le jeu. Il faut dire qu’un climat de panique commençait à gagner les femmes utilisant une contraception orale.
Pour « éviter » cette crise de confiance dans les contraceptifs », le directeur de l’Agence nationale de sécurité du médicament (Ansm) monte au créneau. Dans un entretien au journal le Monde, Dominique Maraninchi affirme qu’une « restriction de la prescription aux spécialistes (…) n'est pas souhaitable ». Pourtant, il y a une semaine , le directeur de l’Ansm avait lui même envisagé cette hypothèse et suscité aussitôt des vagues de protestation dans les rangs médicaux.
Pas question donc de remettre en cause les prescripteurs, mais plutôt le mode de prescription. Avec les professionnels, l’agence sanitaire « examine les modalités de modifications des conditions de prescription et de délivrance des contraceptifs de troisième génération », confie au quotidien le Pr Maraninchi. « On pourrait par exemple les assortir d'informations, d'examens préalables, etc », précise-t-il.
Pas question non plus de suspendre ou de retirer du marché les pilules de nouvelle génération. « Pour ne pas priver les femmes qui peuvent en bénéficier en deuxième intention », explique le directeur de l'Ansm et pour ne pas « générer de sérieux désordres sanitaires avec des conséquences de grande ampleur en termes de grossesses non désirées et d'IVG ».
Enfin, le directeur de l’ Agence reconnaît « qu’au fil du temps, la consommation a progressivement dérivé, les contraceptifs de troisième et quatrième génération étant trop largement prescrits d'emblée ». Pour y remettre bon ordre, admet-il dans les colonnes du journal, « on doit passer à une autre dimension dans l'information : des prescripteurs, des utilisateurs et des distributeurs ».
Plus d’un an après l’affaire du Mediator, c’est une nouvelle leçon pour les autorités sanitaires et le ministère de tutelle.