A l'occasion du démarrage ce jeudi du Moi(s) sans tabac, Santé publique France publie son Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire sur le thème : « Le tabagisme en France : comportements, mortalité attribuable et évaluation des dispositifs d'aide au sevrage ». En 2015, le tabagisme concernait ainsi 34,6 % des Français, et le tabagisme quotidien 28,8 %.
Comparés à 2014, ces niveaux de consommations apparaissaient stables, aussi bien parmi l’ensemble des 15-75 ans qu’en analysant séparément hommes et femmes. Et quid de la e-cigarette ? Depuis son apparition il y a quelques années, les vapoteurs la présentent comme une des solutions pour se libérer de la dépendance tabagique. Le succès des débuts n'a-t-il été qu'un feu de paille ?
Une consommation "majoritairement quotidienne"
Pour rappel, lorsqu'elle est apparue en France au début des années 2010, la e-cigarette concernait alors 6,0 % des 15-75 ans et l’e-cigarette avait été essayée par 25,7% d’entre eux. En 2015, ces chiffres baissent. 23,3 % seulement des 15-75 ans déclaraient avoir expérimenté l’e-cigarette. Même tendance pour l’usage actuel qui concernait 4 % des Français.
Au final, seul la prévalence du vapotage quotidien reste stable en s'établissant à 3 %. Les épidémiologistes n'hésitent pas à conclure que « ces résultats semblent montrer d’une part, que la diffusion de l’e-cigarette s’est nettement ralentie et, d’autre part, que sa consommation est désormais majoritairement quotidienne ».
Une efficacité de plus en plus démontrée
Par ailleurs, comme cela avait été observé en 2014, l’expérimentation de l’e-cigarette est beaucoup plus fréquente parmi les fumeurs (52,3 %) que parmi les non-fumeurs (8,0%). Les vapoteurs actuels sont ainsi 71 % à fumer également du tabac, cette proportion se révélant en baisse significative relativement à 2014 (83 %).
La proportion d’ex-fumeurs au sein des vapoteurs a elle augmenté, passant de 15 % à 26 %. Commentaire des auteurs de l'étude : « cela laisse supposer une efficacité potentielle de l’e-cigarette dans l’arrêt, au moins momentané, du tabac. Certaines études récentes ont d’ailleurs estimé que le vapotage est un moyen efficace de réduire la prévalence tabagique dans les pays où cette prévalence est élevée », rappellent-ils.
La carte de France du vapotage
Enfin en 2014, concernant l’usage de cigarette électronique en France métropolitaine, deux régions se distinguaient significativement. La prévalence de l’usage de cigarette électronique (quotidien ou occasionnel) était la plus faible en Île-de-France et dans les Pays de la Loire. En 2015, ces différences régionales se maintiennent. A l'inverse, c'est en la Bretagne qui vapote le plus suivie de la Nouvelle-Aquitaine et de l'Occitanie.