Un cinquième de la population française aide une personne en situation de dépendance ou de handicap. Mais 70 % ignorent être un aidant. C’est ce que révèle le Baromètre de la Fondation April, dévoilé à l’occasion de la journée nationale des aidants. Leur rôle est pourtant lourd à endosser. La majorité des personnes interrogées estime manquer de temps pour elles.
Des aidants jeunes
Pour la première fois, la Fondation April a complété les entretiens téléphoniques, qui ont rassemblé 2 008 répondants, par des rencontres qualitatives avec 50 aidants. En ressort un portrait précis de ces personnes qui se dévouent pour un proche ou un membre de la famille. Au total, 11 millions de Français correspondent à cette définition. Non seulement ils sont en activité professionnelle (58 %), mais ils sont en plus relativement jeunes. Ainsi, 46 % des aidants sont âgés de moins de 50 ans ; 8 % ont même moins de 25 ans.
Un jeune âge qui ne les empêche pas de donner de leur personne. Parmi les aidants interrogés, par téléphone ou en direct, nombrex sont ceux qui consacrent plus de 5 heures par semaine à un proche dépendant. Dans la majorité des cas, il s’agit d’un membre de la famille. Parfois, ils prêtent assistance à plus de deux personnes. Le don de soi va loin : 15 % vivent avec leur proche malade.
Des freins financiers
Un tiers des répondants regrettent de manquer de temps pour eux-mêmes, un quart s’estime fatigués sur le plan physique. Mais ce don de soi a une contrepartie : la majorité des aidants affirme que leur rôle a un effet positif sur leur moral. Ils sont encore plus nombreux à penser que cela a renforcé la relation avec leur proche (84 %). Preuve de cette expérience positive, les personnes interrogées affirment pouvoir jongler entre assistance et vie professionnelle.
Ils ne voient qu’un écueil au système actuel : l’argent. Plus d’un tiers des aidants réclame des aides financières pour le proche dépendant. Un problème majeur qui émerge aussi lors des entretiens qualitatifs. Solange, 64 ans, a dû batailler pour obtenir des informations à ce sujet, l’assistante étant injoignable. « Finalement, je me suis connectée sur Internet pour trouver une association et voir de quelles aides Maman pouvait bénéficier car elle a de petits revenus », a-t-elle expliqué.
Ces détails sont précieux au vu de l'évolution des maladies chroniques en France : 15 millions d'habitants en souffrent. Le rôle des aidants risque donc d'être de plus en plus prépondérant.