Des difficultés à s’habiller seul, confusion des sons ou troubles du langage… En France, entre 3 et 4 millions d’enfants et d’adultes souffrent de dyspraxie, de dysphasie ou de dyslexie ou de dysphasie. Des troubles cognitifs et moteurs, appelés troubles DYS, qui ont des répercussions importantes sur la vie scolaire des enfants et professionnelle des plus grands, souligne la Fédération française des DYS à l’occasion de la 10ème Journée nationale consacrée à ces troubles qui se tient le 10 octobre.
Depuis près de 20 ans, les associations se mobilisent pour faire reconnaître ces troubles et améliorer leur dépistage. Car la prise en charge précoce et spécifique est déterminante pour améliorer l’insertion des personnes atteintes. L’école et les enseignants sont des acteurs clés pour repérer et accompagner ces enfants et adolescents.
Agir dès la maternelle
Les dyspraxies peuvent être repérées dès la maternelle. Les enfants atteints de ces troubles du développement moteur et des fonctions visuo-spatiales peuvent avoir du mal à manier des outils, construire des objets avec des legos ou faire des puzzles, à mimer et imiter des gestes. Certains présentent des difficultés à voir les reliefs et chutent souvent dans les escaliers.
Au moment de l’apprentissage de la lecture, ils peuvent également éprouver des difficultés car leurs yeux n’arrivent pas à suivre les lignes. Pour les aider, il est possible d’espacer les mots, ou d'utiliser des couleurs pour différencier les lignes.
Les troubles du langage oral liés aux dysphasies peuvent également être dépistés rapidement. Retard de parole, expressions par mots isolés ou paroles indistinctes, faute de syntaxe… « Ces enfants ne souffrent pas de déficit intellectuel », insiste la Fédération française des DYS qui précise que l’origine de ces difficultés sont peut être d’ordre génétique ou associées à des anomalies structurelles du cerveau encore non décelées.
En revanche, la dyslexie, le trouble le plus connu, se repère plus tardivement puisqu’il ne peut être soupçonné qu’au moment où l’enfant commence à apprendre à lire. Souvent associée à la dysorthographie, ce trouble DYS entraîne une « lecture hésitante, ralentie, émaillée d’erreurs qui a pourtant exigé beaucoup d’efforts », explique la Fédération. Ainsi, si ile ne sont pas pris en charge, les dyslexiques peuvent avoir une scolarité chaotique qui complique l’accès à l’emploi.
Eviter l'exclusion sociale
Aujourd’hui, l’école est plus sensibilisée à ces troubles et de nombreux dispositifs comme les classes ULIS ont été mis en place. Mais la Fédération française note encore trop de disparités entre les territoires, les écoles, les enfants. Elle pointe également une prise en charge encore trop tardive de ces enfants, en raison du manque de médecins scolaires ou de centres dédiés dans lesquels orthophonistes, ergothérapeutes et psychomotriciens sont rassemblés.
Or, grâce à cet accompagnement multidisciplinaire, il est possible de prévenir l’échec scolaire, le décrochage et d'éviter l’exclusion des personnes DYS de la société, soulignent les associations.