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Hôpital Lariboisière

Drogue : une salle pour consommer à moindre risque à Paris

Gérée par l’association Gaïa, la première salle française de consommation à moindre risque pour les usagers de drogue ouvrira le  sur un terrain de l’hôpital Lariboisière à Paris. 

Drogue : une salle pour consommer à moindre risque à Paris L'Hôpital Lariboisière accueillera la première salle de shoot de France (Twitter)




Permise par la loi santé de Marisol Touraine, la première salle de consommation à moindre risque (SCMR) française ouvrira ses portes le 14 octobre à Paris. Sur le site de l’Hôpital Lariboisière dans le dixième arrondissement, elle garantira aux usagers de drogue, souvent éloignés du système de soins, l’accès à un espace de consommation sécurisé, ainsi qu’à un accompagnement médical et social spécialisé. 

La salle sera ouverte 7 jours sur 7, de 13h30 à 20h30. Une centaine d’usagers devraient fréquenter ce lieu chaque jour. Avec cette expérimentation prévue pour 6 ans qui démarre jeudi, la France sera le 10ème pays à expérimenter ce dispositif. Mais cela ne s'est pas fait sans heurts.

Une petite guerre civile dans le 10ème

Dans un article récent, Pourquoidocteur relatait même la petite guerre civile en cours dans le 10ème à Paris. Un débat public organisé au mois d'avril dernier dans le quartier avait permis de mesurer les profondes divisions entre opposants et défenseurs des SCMR.

C'est même sous les huées que l’adjoint à la Santé à la Mairie de Paris, Bernard Jomier, avait dû finir son discours. « Le nombre de seringues retrouvées dans les espaces publics de Barcelone a été divisé par huit grâce à la salle de consommation ! », défendait-il en tentant de couvrir de sa voix les réactions révoltées des riverains peu sensibles à l'argumentaire scientifique. Ces derniers ne cachaient pas craindre les attroupements d’usagers aux abords de la future salle, la « concentration de la toxicomanie du tout Paris dans le 10e », l’insécurité.

Des résultats en terme de santé publique 

Pourtant, en terme de santé publique, ce dispositif a déjà fait ses preuves. Chez nos voisins suisses, à Genève, le dispositif a permis de faire chuter la transmission du VIH/Sida parmi la population consommatrice de drogues par voie intraveineuse. « En Suisse, nous étions à plus 70 % de VIH parmi les injecteurs en 1991. Grâce à tout l’arsenal de mesures de réduction des risques, nous sommes passés à moins de 10 % au début des années 2000. Aujourd’hui, à Genève, il n’y a plus de VIH au sein de cette population », confiait récemment à notre site Martine Baudin de l’association Première Ligne, qui gère le Quai 9 – l’unique salle de consommation à moindre risque de Genève.

Mieux encore, le rapport  2015 de  l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT). D'après ces données, les SCMR ont permis d’améliorer la sécurité des usagers de drogues, surtout injectables, mais aussi celles des riverains.

Enfin, dans une étude française, 113 consommateurs de drogues avaient testé le dispositif des salles de shoot. Cette expérimentation a conduit à moins d'abcès, d'infections, et de risques de transmission du VIH. La prévention de l'hépatite C s'est aussi améliorée

 

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