Taxer les sodas serait la meilleure arme pour lutter contre l’obésité, le diabète de type 2 et les caries dentaires, affirme un récent rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). L’agence onusienne estime en effet que les politiques fiscales menant à une hausse de 20 % du prix des boissons sucrées permettraient de réduire proportionnellement la consommation de ces breuvages.
Apport de calories inutiles
« La consommation de sucres ajoutés, y compris les produits comme les sodas, jouent un rôle majeur dans l’augmentation globale du nombre de personne souffrant d’obésité et de diabète, directeur du département de prévention des maladies non transmissibles à l’OMS. Si les gouvernements appliquaient une taxe à ces produits, ils pourraient réduire les souffrances et sauver des vies. »
En 2014, plus d’un adulte sur 3 dans le monde était en surpoids. Depuis les années 1980, la prévalence de l’obésité a plus que doublé : un demi-milliard des habitants de la planète sont obèses, et 42 millions d’enfants de moins de 5 ans sont en surpoids, ou obèses. Le diabète est lui aussi en hausse : 108 millions de personnes étaient concernées en 1980 contre 422 millions en 2014.
Dans leur nouveau rapport, les experts de l’OMS pointent en effet que les boissons et aliments riches en sucres ajoutés ou en gras sont une source majeur de calories inutiles, particulièrement chez les enfants, adolescents et jeunes adultes. Or, ce sont justement les jeunes consommateurs ou les personnes aux plus faibles revenus qui seraient les plus sensibles à une taxe sur les boissons sucrées. Ils en seraient donc les premiers bénéficiaires.
Réduire le prix des fruits et légumes
La France applique depuis 2012 une « taxe soda » de 2,51 centimes par canette de 33 centilitres. Un rapport parlementaire présenté en juin dernier recommandait d’aller plus loin et de la doubler. Les barres chocolatées étaient aussi dans le collimateur des députés. Aux Etats-Unis, certains Etats comme Philadelphie ont également choisi de taxer ces boissons. Les Philippines, l’Afrique du Sud et le Royaume-Uni ont aussi déclaré qu’ils en avaient l’intention.
Mais la lutte contre l’obésité ne doit pas seulement s’appuyer sur des hausses de prix. Les plus pauvres, qui sont les plus frappés par cette maladie, doivent aussi avoir les moyens d’accéder à une alimentation saine et équilibrée. L’OMS suggère donc dans le même temps de réduire de 10 à 30 % les prix des fruits et légumes.