Arrêter de fumer ne doit pas coûter d’argent aux fumeurs repentis. Tel est le message de Marisol Touraine, qui a annoncé l’élargissement de la prise en charge du sevrage tabagique en France, ce mardi sur BFMTV-RMC.
« Dans le cadre de la loi de financement de la Sécurité sociale, le forfait de prise en charge sera porté à 150 euros pour tout le monde », a ainsi annoncé la ministre de la Santé.
Limites
Jusqu’ici, la Sécurité sociale remboursait les méthodes de sevrage tabagique (patchs, gommes) à hauteur de 150 euros pour les jeunes, les personnes en situation de précarité, et les personnes malades. Les autres se voyaient proposer une prise en charge à hauteur de 50 euros.
Ce forfait a donc été augmenté à hauteur de 150 euros et élargi à tous les fumeurs qui souhaitent se sevrer. La ministre en a bien conscience : ce forfait ne permettra de prendre intégralement en charge les produits en question, dont le prix est très élevé (environ 60€ pour une boîte de 28 à 30 patchs).
Mais la marge de manœuvre des autorités reste limitée, étant donné que les laboratoires n’ont pas déposé d’AMM (autorisation de mise sur le marché) pour les substituts nicotiniques.
« Ils ne le souhaitent pas parce qu’ils veulent pouvoir pratiquer des prix sans limitation et que quand on rembourse, on fixe un prix » a expliqué Marisol Touraine. Le remboursement forfaitaire des substituts nicotiniques fait partie de programme de lutte contre le tabagisme lancé en 2014.
« Choix de priorité »
Ce programme inclut la mise en place du paquet neutre, sans logo, ni couleur distinctive qui débarque sur les présentoirs des bureaux de tabac. Interrogée sur la stabilité du prix du paquet de cigarettes, Marisol Touraine a indiqué qu’elle était « favorable et tout le monde le sait - ça me vaut suffisamment de critiques de la part de certains -, à une augmentation du prix du tabac ». Mais elle a ajouté qu’elle avait fait « des choix de priorité » et que sa « priorité » était d’éviter que les jeunes entrent dans le tabagisme.