Les premiers flocons sont tombés sur le massif des Alpes ce 13 octobre. Si les premières neiges n’ont pas tardé, c’est que le froid s’est rapidement abattu sur la France. « A vos manteaux et bientôt à vos skis », tweete le département des Alpes-Maritimes.
Un conseil judicieux, mais les Français auront sans doute pensé, avant cela, à rallumer leurs chauffage, poêle et autres braseros. Certains auraient bien besoin d’une mise à jour sur les risques de ces appareils. Chaque année, plus de 1 000 intoxications au monoxyde de carbone surviennent. 100 sont mortelles. Comment améliorer le bilan ? C’est la question que s’est posée Santé Publique France.
Le monoxyde de carbone est produit lors d’une combustion incomplète (gaz, fioul, charbon bois, etc). Cette molécule se fixe à l’hémoglobine à la place de l’oxygène, essentielle à l’organisme. Le manque d’approvisionnement peut provoquer le décès. Dans les foyers français, des incidents de ce type sont fréquents, malgré les campagnes répétées des autorités sanitaires depuis 2005. Elles auront au moins permis de réduire les cas graves nécessitant une hospitalisation.
Trois publics à cibler
Dans 80 % des cas, les intoxications se produisent dans un domicile, de manière accidentelle. Santé Publique France a donc mené des entretiens qualitatifs afin de comprendre pourquoi ils persistaient de manière aussi stable. Pour cela, des rencontres ont été organisées avec 17 familles intoxiquées et 25 techniciens chauffagistes. Les causes des incidents sont variées : erreur du spécialiste, non respect des règles d’entretien ou encore aléas climatiques.
Mais le manque de connaissance ressort régulièrement des échanges. Les Français identifient mal les règles à respecter pour éviter l’accumulation de ce gaz inodore et incolore. L’un des intervenants rapporte une conversation de bureau et signale cette réponse de la part de collègues féminines : « Oh là là, je ne savais pas qu’il fallait faire réviser la chaudière ». Des oublis de ce type figurent parmi les principales causes d’intoxication.
Trois publics doivent être particulièrement ciblés, dans les campagnes à venir, selon Santé Publique France. Les jeunes étudiants, lorsqu’il s’agit d’une première installation, les femmes seules, moins informées des risques, et les populations originaires d’Afrique ou des DOM. En effet, elles utilisent des braseros qui favorisent l’émission de monoxyde de carbone en haute quantité. Les personnes interrogées suggèrent de renforcer le dispositif en multipliant les spots télévisés et les sources sur Internet.