L’Organisation Mondiale de la Santé déclare la guerre à la malbouffe. Elle a publié, ce 11 octobre, un rapport sur les leviers fiscaux à la portée des Etats. Les taxes sont au cœur des propositions. A hauteur de 20 % du prix de vente, elles réduiraient drastiquement la consommation de boissons sucrées. Mais l’agence sanitaire de l’ONU a aussi décidé de montrer l’exemple.
Désormais, le siège de Genève (Suisse) ne proposera plus de liquides trop sucrés dans ses locaux, selon le site Devex. L’annonce a été émise en même temps que la publication du rapport. Elle a pris effet le 11 octobre, à l'occasion de la Journée mondiale de l'obésité.
Walk the Talk
Finis les colas, limonades et autres boissons à forte teneur en sucre dans les bureaux de l’OMS. Voilà plusieurs années que l’agence recommande de limiter les apports en sucres libres au quotidien. Elle met désormais ses préconisations en vigueur : cafétérias et distributeurs automatiques ne vendront plus ces produits trop riches. Lors des réunions, ils ne seront pas non plus proposés aux participants. « Ce n'est pas une interdiction à proprement parler, puisque le personnel est autorisé à apporter ses propres boissons sucrées s'il le souhaite », précise l'OMS contactée par Pourquoidocteur. Présente dans le bureau régional du Pacifique Ouest, une journaliste de Devex confirme que cette initiative est déjà à l’œuvre. Aucun soda n’a été proposé lors de la dernière réunion.
Soft drinks are not being served in meetings/functions @himmoderator, and i was told it will be banned soon from being sold at @WHOWPRO
— Jenny Lei Ravelo (@JennyLeiRavelo) 12 octobre 2016
Une petite révolution pour l’OMS qui a lancé il y a peu Walk the Talk. Le programme se compose de plusieurs mesures destinées au personnel. Son but : montrer l’exemple en appliquant les recommandations officielles. Depuis la journée mondiale de la santé, le 7 avril, les boissons contenant plus de 50 grammes de sucre sont bannies des locaux de Genève. Selon Devex, les bureaux sud-américains (PAHO) ont suivi le mouvement. Et ce ne sont pas les seuls. Lors du Comité régional de l’Europe, qui se tenait à Copenhague (Danemark) en septembre, les participants ont eu droit à une démonstration du projet.
L’exemple Reebok
Dans les bureaux d’Asie du Sud-est, l’intitulé est différent mais la philosophie reste : être à la tête du changement. Le 6 avril dernier, le directeur régional Poonam Khetrapal Singh en a présenté les grandes lignes à son personnel. Surveillez votre assiette, a-t-il enjoint à ses collègues. « Nous allons améliorer l’accessibilité les légumes verts, proposer plus de salades à la cafétéria et favoriser l’eau plate par rapport aux boissons sucrées », a-t-il déclaré. De quoi réduire le tour de taille des employés.
Les entreprises privées ont elles aussi pris le pli. L’équipementier Reebok a pris les devants en mars dernier : pâtes, pain blanc, fritures, snacks et boissons sucrés sont bannis du siège social de Canton (Etats-Unis). Une décision logique pour une entreprise qui promeut les comportements sains… mais tous ne l’ont pas encore prise. Au temps pour la cohérence.