Développer la greffe rénale à partir de donneur vivant est une nécessité, affirme l’Agence de la biomédecine qui lance ce 17 octobre sa campagne nationale pour promouvoir le don du vivant. Jusqu’au 30 octobre, de courts spots radio seront diffusés « pour améliorer la connaissance du grand public et lever les freins à cet acte qui constitue une alternative au don de personnes décédées ».
En 2015, 16 529 candidats à la greffe de rein étaient inscrits sur la liste d’attente. Ils représentaient plus de trois-quarts de liste d’attente nationale tous les organes confondus. La grande majorité de ces malades souffrent d’insuffisance rénale chronique terminale et doivent passer des heures en dialyse chaque semaine car leurs reins les abandonnent. Pour ces malades, la transplantation rénale est le traitement de la dernière chance.
Plus de 3 400 d’entre eux ont pu bénéficier d’une greffe de rein l’an dernier, dont 547 grâce à un donneur vivant. « Une option thérapeutique qui est de plus en plus pratiquée mais encore insuffisamment connue », regrette l’Agence de la biomédecine. Car la greffe à partir d’un donneur vivant est la meilleure option pour ces malades.
Atteindre les 600 greffes en 2016
Accès à la greffe dans des délais plus courts, diminution du temps passé en dialyse, opération programmée à l’avance, allègement des traitements anti-rejet... Grâce à cette greffe, le receveur voit sa qualité de vie s’améliorer et regagne de l’autonomie pendant au moins 10 ans contre 6 ans pour un don à partir d’une personne décédée. Un don qui n’a pas d’impact négatif sur le long terme pour le donneur. Une étude réalisée en France a d'ailleurs montré que 98 % des donneurs le referaient si c’était à refaire.
Mais encore faut-il qu’un proche accepte de donner et qu’il soit compatible. Car l’Agence de biomédecine le reconnaît le sujet est encore tabou, même dans les familles. Parent, grands-parents, fratrie, conjoint, amie… Depuis 5 ans, toute personne apportant la preuve d’une vie commune ou d'un lien étroit avec le receveur d’au moins 2 ans peut se porter volontaire. Aucune limite d’âge n’existe, mais seules les personnes majeures peuvent être prélevées.
Avec cette nouvelle campagne, l’Agence de la biomédecine espère lever les inquiétudes de l’entourage des patient en attente de greffe et « favoriser ce geste altruiste » pour atteindre les 600 transplantations rénales d’ici fin 2016.