C’est une première, entourée de nombreuses questions techniques et de points d’interrogations éthiques. Des scientifiques japonais sont parvenus à fabriquer en laboratoire des ovules de souris, qui ont donné une descendance fertile après avoir été fécondés.
La technique, décrite dans la revue scientifique Nature lundi, est encore beaucoup trop risquée et controversée pour être reproduite chez l'homme, selon les spécialistes. Elle repose sur l'utilisation de cellules souches permettant d’aboutir à l'obtention d'ovules matures et fonctionnels. Les ovules artificiels ont ainsi pu être fécondés « à partir des premiers stades de développement de l'ovocyte ».
Cellules de peau
Les auteurs ont utilisé deux types de cellules souches. Dans le premier cas, il s'agissait de cellules provenant directement d'embryons de souris tandis que dans le deuxième, les chercheurs ont reprogrammé des cellules de peau prélevées sur la queue de rongeurs adultes pour les ramener à un stade jeune à partir duquel elles ont pu se respécialiser en cellules sexuelles.
Les embryons ainsi obtenus ont été transférés dans des souris « mères porteuses ». Parmi ceux qui ont survécu, les mâles et femelles étaient fertiles et ont produit une nouvelle génération de souris, indiquent les auteurs.
La technique pourrait être « un jour » utile pour traiter l'infertilité, mais l'article montre « la complexité du processus » qui est « loin d'être optimisé », précise l’équipe. Seul un petit nombre des embryons issus de ces ovules ont permis de donner naissance à des souriceaux normaux. Par ailleurs, ces ovules sont plus susceptibles d'avoir des anomalies chromosomiques.
Selon les spécialistes, d'autres études sont nécessaires pour déterminer pourquoi certains embryons ne se sont pas développés normalement. En février dernier, des chercheurs chinois avaient annoncé être parvenus à créer du sperme de souris viable en laboratoire.