Sacha est né dimanche et ses parents le regardent émerveillés par tant d’innocence. Mais ce qu’ils ne savent peut être pas, c’est que leur bébé reconnaît déjà la langue de sa maman et fait la différence avec une langue étrangère. « L’enfant s’imprègne in utéro de la lange maternelle », précise Marc Mennessier dans le Figaro. Une conclusion tirée d’une étude réalisée par une équipe américano-suédoise et publiée dans une revue de pédiatrie.
D’abord, l’audition est le premier sens à se développer et, à sept mois, l’oreille du bébé est parfaitement fonctionnelle, explique le quotidien. Il reconnaît la voix de sa mère et, de manière plus diffuse, celles de ses proches.
Mais surtout, cette capacité à distinguer les différentes langues, nous la devons à la plasticité du cerveau, c’est-à-dire cette faculté, pour les bébés, de s’adapter en permanence à des stimulations de différentes natures.
Pour cette étude, les scientifiques ont fait écouter à 80 nouveau-nés, moitié garçons, moitié filles, âgés de seulement 7 à 75 heures, 17 sons émis dans leur langue maternelle, en l’occurrence l’anglais ou le suédois, et autant dans une langue étrangère. Ils pouvaient évaluer l’intérêt des bébés pour ces différents sons en mesurant le temps passé à sucer leur tétine reliée à un ordinateur. « Chaque succion produisait une voyelle jusqu’à ce que l’enfant marque une pause et, quand il se remettait à téter, le son d’une nouvelle voyelle était émis », explique l’un des auteurs de l’étude. Aux Etats-Unis comme en Suède, même constat, le temps de succion était plus long pour la langue étrangère, signe d’une réceptivité plus difficile, que pour la langue maternelle.
Résultat, Benoît devra passer beaucoup de temps avec Sacha pour que ce dernier se familiarise avec la voix de papa.