Les chercheurs français s'activent pour percer les mystères du virus Zika. Des scientifiques de Toulouse ont découvert deux modes de transmission possibles du virus Zika de la mère à l'enfant, a rapporté mercredi le Centre national de la recherche scientifique (CNRS).
Selon cette équipe du Centre de physiopathologie de Toulouse Purpan, qui dépend du CHU de la ville, la transmission peut être d'une part transplacentaire, c'est-à-dire que le virus progresse des tissus maternels vers le foetus à travers le placenta. D'autre part, se faire via la circulation sanguine où le virus progresse du sang maternel vers le placenta.
« Nos recherches s'intéressent à la façon dont les pathogènes passent de la mère vers le foetus en travaillant sur des prélèvements ex vivo en laboratoire », explique Nabila Jabrane-Ferrat, directrice de recherche CNRS au centre toulousain dans des propos rapportés par l'agence de presse Reuters.
Les cellules foetales endommagées
Cette chercheuse travaille sur ce sujet depuis le mois de mars avec les trois autres membres de son équipe. Ils s'intéressent en particulier à l'infection à virus Zika lors du premier trimestre de la grossesse, période la plus favorable pour la transmission de l'infection.
Par ailleurs, les chercheurs toulousains ont réussi à démontrer que la souche du virus, en se multipliant, endommageait les cellules foetales. Cette propriété pourrait expliquer les séquelles irréversibles parfois observées chez les nouveau-nés dont la mère était infectée par le virus Zika pendant la grossesse.
Aucun traitement existant
L'infection par le virus Zika a en effet été associée à des cas de microcéphalie, une malformation congénitale affectant le développement cérébral, ainsi qu'au syndrome de Guillain-Barré, une maladie du système nerveux dont les formes les plus graves peuvent entraîner des paralysies. « La difficulté réside dans l'impossibilité de soigner par un traitement une femme enceinte », déplore Nabila Jabrane-Ferrat. « Nous travaillons sur la possibilité de neutraliser le virus par des anticorps », ajoute-t-elle.
Pour rappel, le virus Zika se propage en premier lieu par les piqûres de moustiques infectés, mais peut aussi se transmettre par voie sexuelle. Des flambées épidémiques d'infections à virus ont été observées depuis la fin d'année 2015, principalement dans des pays d'Amérique latine. Après dix mois d'épidémie, la Martinique a réussi, elle, à endiguer la circulation du virus de Zika. Moins de 90 personnes auraient été infectées la semaine dernière.