Donner ses jours de RTT ou de congés à un collègue pour lui permettre de rester aux côtés de son enfant malade est désormais légal. Cela grâce à un texte adopté par le Sénat en 2014. Et depuis cette loi dite « Mathys », les élans de solidarité se succèdent. Après qu'une employée d'une fonderie en Mayenne a récolté 213 jours pour rester auprès de son enfant de neuf ans atteint d'une tumeur, c'est au tour d'une autre maman de bénéficier de ce geste philanthrope.
Il s'agit de Nathalie Simonet, la mère d'une jeune fille de 12 ans touchée par une leucémie aiguë lymphoblastique (LAL) de type B. Le diagnostic est tombé au printemps dernier. Cette maman courage travaille au magasin Monsieur Bricolage de Domérat, dans l'Allier, depuis vingt ans. Mais depuis peu, elle doit concilier sa vie professionnelle avec le CHU de Clermont-Ferrand où sa petite fille Claire suit un traitement de chimiothérapie qui doit durer entre dix mois et un an.
La solidarité dépasse l'Allier
Pour qu'elle puisse rester à son chevet, de nombreux collègues lui ont ainsi offert des jours de congés, relayent les journalistes de La Montagne. A ce jour, Nathalie cumule donc 330 jours de repos, une « bouffée d'oxygène », confie-t-elle au quotidien régional. Plus en détails, une trentaine de ces dons vient du magasin de l’agglomération montluçonnaise. Ainsi, la solidarité a dépassé les frontières de la petite commune. Le reste de ces jours de repos vient en effet des autres sites français du groupe. « Il y a des gens qui ont donné et que je ne connais pas », affirme Nathalie. Une semaine a également été offerte par l’entreprise, ajoute-t-elle.
Un temps nécessaire pour Nathalie qui explique dans La Montagne que de multiples précautions doivent être prises pour éviter les microbes à sa fille : « l’hygiène doit être impeccable, le linge lavé tous les jours, et la nourriture doit faire l’objet de multiples précautions. Elle ne doit par exemple jamais manger de plats réchauffés. Je ne me voyais pas la laisser toute seule, ça n’était pas possible », conclut-elle. Ses collègues de travail ont exaucé son souhait.
La loi Mathys
Ce texte autorise un salarié à "renoncer anonymement et sans contrepartie", avec l’accord de l’employeur, à des jours de repos au bénéfice d’un autre salarié de l’entreprise ayant la charge d’un enfant âgé de moins de vingt ans atteint d’une maladie, d’un handicap ou victime d’un accident rendant indispensable une "présence soutenue".
Tous les types de jours de repos (RTT, jours de récupération ou congés payés ordinaires) sont concernés, aussi bien dans le secteur public que dans le secteur privé. Cependant seuls peuvent faire l’objet d’un don, parmi les jours de congé annuel ordinaire, ceux qui sont au-delà de 24 jours. Le caractère indispensable d’une présence soutenue doit être attestée par le médecin ayant en charge la maladie ou le handicap de l’enfant concerné.
Source : www.vie-publique.fr