Ils souffrent du diabète, ont un cancer ou une insuffisance rénale, un Français sur six est atteint d’une affection de longue durée (ALD). A ce titre, ces patients bénéficient d’une prise en charge à 100 % pour tous les soins liés à leur maladie.
Mais à y regarder de près, ce n’est pas le cas. La base de remboursement de l’Assurance maladie ne correspond pas forcément aux tarifs facturés, affirme une étude réalisée par l’Observatoire citoyen des restes à charge (1), relayée par l’AFP et Le Monde.
En analysant les consommations de soins des assurés en médecine de ville et à l’hôpital, les auteurs de l’étude concluent que les dépenses de santé des personnes en ALD s’élevaient en 2013 à 6 300 euros en moyenne et celles qui ne le sont pas, à 1 800 euros. Avec un reste à charge de 752 euros pour les premiers et de 673 euros pour les seconds, les personnes en ALD sont, en fait couvertes à 88 %, les autres à 63 %.
Et ces montants peuvent grimper en fonction de la gravité de l’affection. « Pour les 10 % de personnes en ALD confrontées aux plus grosses dépenses de santé, le reste à charge s’élève en moyenne à 1 700 euros », confirment les experts. Les dépassements d’honoraires, les frais non remboursés à l’hôpital (chambre individuelle, forfaits journaliers) constituent les principales sources de dépenses.
Et de tels montants peuvent conduire ces personnes à renoncer à des soins pourtant liés à leur pathologie ou à leur traitement, comme, par exemple, les soins dentaires.
« L’Observatoire, qui a passé au crible différentes maladies, révèle que pour les patients atteints de diabète de type 2 (forme la plus fréquente), traités avec insuline, la dépense totale pour les prothèses dentaires, auditives, l’orthodontie, l’hospitalisation et l’optique s’élève en moyenne à 10 288 euros », relève le quotidien du soir. Dans ce cas, le reste à charge pour l’assuré en ALD se monte à 856 euros.
(1) Il regroupe le collectif interassociatif sur la Santé (CISS), 60 millions de consommateurs et le réseau de soins Santéclair.