La France pèse lourd. Trop lourd. La moitié des Français a des kilos en trop, selon la plus récente étude à ce jour. Elle s’appuie sur la cohorte Constances qui a pour but de suivre 200 000 citoyens. Parue dans le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, elle revient notamment sur l’embonpoint de la population et ses habitudes alimentaires. L’inquiétude est de mise, particulièrement chez les hommes. Elle est d’autant plus justifiée que seuls 8 % des habitants de l’Hexagone mangent cinq fruits et légumes par jour.
28 000 volontaires ont livré leurs données de santé pour parvenir à ces conclusions. Pesés, mesurés, interrogés… Les questionnaires se sont montrés exhaustifs. Résultat : 41 % des hommes sont en surpoids dans cette cohorte contre 25 % des femmes. Les représentants du sexe masculin ont tendance à afficher davantage de kilos sur la balance mais les rapports s’inversent en observant l’obésité de grade II (IMC supérieur à 35). Au total, 15 % de la population est considérée comme obèse, avec une parfaite égalité hommes-femmes.
Le Nord plus touché
Certains Français sont plus à risque de surcharge pondérale que d’autres. C’est le cas des personnes âgées, affectées à hauteur de 20 %. Certaines catégories socio-économiques sont davantage exposées : 24 % de ceux qui gagnent moins de 450 euros par mois sont en surpoids contre 8 % de ceux qui touchent plus de 4 200 euros. Il n’est donc pas surprenant de constater un fort déséquilibre régional : les zones les plus défavorisées sont les plus concernées par l’excès de poids.
Ces kilos en trop ne sont pas sans conséquences puisque la moitié des personnes présentent des facteurs de risque associés. Diabète, maladies cardiovasculaires et mortalité prématurée sont plus fréquents chez les volontaires en surpoids. Un mauvais bilan que compensent peu les habitudes alimentaires : les participants à la cohorte Constances ont, semble-t-il, du mal à respecter les recommandations officielles. Une mauvaise adhérence qui pourrait expliquer, en partie, le surpoids des Français.
Pas assez de produits laitiers
Interrogés sur leurs comportements alimentaires, les répondants se sont montrés plutôt francs. Et ils ont bien de la peine à consommer cinq portions de fruits et légumes chaque jour. Moins de 1 sur 10 y parvient. Les autres paramètres sont un peu mieux remplis mais le bilan est loin d’être idéal. Ainsi, une personne sur six seulement consomme trois produits laitiers par jour.
L’accès aux aliments entre probablement en cause : moins de 50 % des participants mangent des protéines animales à la fréquence recommandée, deux fois par jour. Le poisson semble également peu attirer puisque seuls 27 % l’intègrent à leur menu sur une base régulière. Si l’on ajoute à cela le manque d’activité physique, qui touche la moitié de la cohorte, une piste d'explication émerge. En revanche, bonne nouvelle : les volontaires ont compris l’intérêt de limiter les sucres et le sel : 87 % et 58 % ont pris la décision de limiter ces condiments au quotidien.